N° 2291.
Catopygus columbarius,
d'Archiac, 1847.
PI. 970.
Dimensions. Longueur totale . 24 millimètres (les plus
gros) . Par rapport à la longueur : largeur , 35 centièmes ; hauteur,
65 centièmes.
Coquille ovale, plus longue que large, arrondie
et rétrécie en avant , élargie et obtusément tronquée eu arrière, dont
la hauteur a les 65 centièmes de la longueur et dont le plus grand
diamètre transversal est en arrière du tiers postérieur. Dessus élevé,
arrondi en avant, et de là offrant une courbe régulière jusqu'à l'area
anale qui est tronquée verticalement. On voit une légère dépression
supérieure de chaque côté de la protubérance de l'anus. Le sommet, un
peu excentrique en avant, occupe le point le plus élevé. Le pourtour,
arrondi , subanguleux, se rapproche de la base. Dessous uniformément
plat. Bouche proéminente, allongée dans le sens du diamètre
antéro-posterieur, pentagone, à bourrelets égaux et saillants; ou voit
entre ceuxci une rosette de pores large à sa base, avec des pores
très-rapprochés en dehors, très-éloignés en dedans. Anus ovale
longitudinalement placé au; sommet d'une area verticale assez
apparente. Ambulacres larges, subpétaloïdcs, pourvus de zones ayant la
moitié de la largeur de l'intervalle qui les sépare, et formées de
pores conjugués par paires; le pore externe est virgulaire,
transverse, l'intérieur presque simple. Tubercules très-petits ,
épars, non scrobiculés, un peu plus gros en dessous.
Rapports et différences. Cette espèce , bien
différente de la précédente, s'en distingue par son ensemble plus
large, plus renflé, par ses ambulacres plus développés, par son
dessous plus plat, par les gros bourrelets de sa bouche et par tous
ses détails.
Hisrtoire. Le plus ancien nom donné à l'espèce
est celui de pyriformis, par Parinson, en 1811. Malheureusement
ce nom ne peut lui être conservé, car un autre Catopygus avait reçu,
dès 1778, cette dénomination. Lamarck, en 1816, l'appela
Nuclcolites columbaria, en l'indiquant au Mans, où elle est
commune, ce qui lève tous les doutes quant à l'idcntité de l'espèce.
En 1819, Goldfuss la figure sous le nom de carinatus. Ce qu'il
y a de remarquable, c'est que, tandis que les auteurs français
conservaient le nom de columbarius, M, Agassiz préférait celui
de carinatus, qui prévalut parmi les auteurs peu habitués à
discuter les synonymies. Cependant le genre Catopygus, créé
depuis 1840, contenait le C. carinatus, quand le premier, M. d'Arcbiac,
en 1817, lui restitua le nom do C. columbarius. Dans le
Catalogue raisonné, M. Agassiz mentionne les deux espèces, le
C. columbarius et le C. carinatus. Nous avons sous les yeux
les types de M. d'Archiac et ceux de M. Agassiz, des exemplaires au
nombre de plus de cent, de toutes les localités citées par M. Agassiz,
|
|
et nous
pouvons affirmer qu'ils n'offrent aucune autre différence que celle de
la taille depuis 5 jusqu'à 24 millimètres. Nous croyons donc, comme
l'avait déjà fait M. Forbes, que les deux espèces doivent être réunies
en une seule, qui portera le nom de columbarius, plus ancien
que celui de carinatus, adopté par M. Forbes (1)
Localités. Elle n'est pas du gault, ainsi que l'indiqué M.
Agassiz dans le Catalogue raisonné, mais du 20e étage cénomanien
(craie chloritée et grès verts supérieurs des auteurs) Elle est
commune au Mans, à Coulaines , à Saint Calais et Goudrecieux (Sarthe);
à Villers, à Trouville (Calvados); au Havre (Seine-Inférieure); à Gacé
(Orne) ; entre Mehun et Vierzon (Cher); à Cliinon (Indre-et-Loire); à
Fouras, à Bel-Air, près de Rochefort , à Vile d'Aix, à Tile
Madame^ au port des Barques (Charente-Inférieure); à Persère-l'Abbesse,
dans la forêt de Touvois (Loire-Inférieure) où elle a été recueillie
par M. Revilière et par nous. Elle se rencontre également en Belgique
. dans le Tourtia de Tournay ; en Westphalie, à Essen sur le Riihr; eu
Angleterre, à Warminster, à Chute-Farm, à Maiden-Bradley (Wiltshire),
à Hythe (Kent).
Explication des figures. — PI. 970, fig. 1, grandeur naturelle
; fig. 2, coquille grossie, vue en dessus; fig. 3, dessous; fig. 4,
profil longitudinal; fig. 5, pirofil transversal,
du coté de l'anus; fig. 6, appareil génital et ocellaire grossi;
fig. 7, rosette buccale grossie ; fig. 8, plaques ambulacraires
grossies; fig. 9, une plaque interambulacraire
grossie. De notre collection.
(1) Malgré l'opinion
si affirmative de M. d'Orbigny, nous persistons à considérer les
Catopygus columbarius et carinatus comme deux espèces
distinctes. Ainsi que nous l'avons indi(iué dans nos Echinides de la
Sarthe, p. 158, le C. columbarius sera toujours reconnaissable
à sa grande taille, à sa forme étroite en avant, dilatée en arrière ,
à sa face supérieure uniformément bombée, non carénée, à son anus
moins élevé.
Les individus jeunes eux-mêmes, lorsque leur taille les rapproche du
C. carinatus s'en distinguent par Icir face supérieure plus
déprimée. Le type du C. columbarius parfaitement figuré par M.
d'Arcbiac se rencontre à Tournay (Belgique) , à Fouras et dans la
Sarthe, à Yvré-l'Évêque, à Goudrecieux et à Coulaines; il paraît
occuper constamment un horizon un peu inférieur au C. carinatus,
(Dl, de M. C.)
|