Diplocidaridae

Gregory, 1900, p.303

Genre type : Diplocidaris Desor, 1855

Description succinte de la famille : Apex dicyclique. Thèque épaisse aux plaques fermement liées en elles, y compris l'apex. Tubercules interambulacraires perforés et crénelés. Les ambulacres montrent des paires de pores alternantes, ce qui caractérise bien la famille.

 

   

 

Genre   Diplocidaris Desor, 1855

Synopsis des échinides fossiles, p.44

Espèce type  Cidaris gigantea Agassiz, 1840, (Catalogus systematicus ectyporum echinodermatum fossilium musei meocomiensis), par désignation subséquente de Savin, 1903, (Catalogue raisonné des échinides fossiles de la Savoie, p.181).

Extension stratigraphique (bibliographique, non vérifiée) : Pliensbachien - Crétacé inférieur

Syn. 

  • Alternocidaris Quenstedt, 1873, p.219 ; synonyme objectif ;

  • Diplotiaris Quenstedt, 1872, p.36 ; synonyme objectif ;

  • Rolliericidaris Vadet, 1991, p.160 ; espèce type : Diplocidaris etalloni (Desor in Desor & de Loriol, 1869) ; synonyme subjectif plus récent ;

  • Smithicidaris Vadet, 1991, p.156 ; espèce type : Diplocidaris jacquemonti Lambert in Lambert & Thierry, 1910) ; synonyme subjectif plus récent.

 

diagnose originale du genre par Desor

Synopsis des Echinides fossiles,1855, p.44

IIIe Genre. DIPLOCIDARIS (1) Desor.

Tab. 1, fig. 5.

     Ce sont de grands oursins ayant tous les caractères de svrais Cidaris, mais qui en diffèrent par une particularité de leurs zones porifères qui a paru assez importante pour justifier l'érection d'un nouveau genre, et qui consiste en ce que les pores, au lieu de former des séries régulières et uniformes, chevauchent en quelques sorte à droite et à gauche, si bien, qu'au lieu de deux rangées de pores, il y en a en apparence quatre dans chaque zone porifère. Tubercules fortement crénelés. Ambulacres droits.

     Radioles courts, massifs, cylindriques, garnis de granules ou pustules, au lieu d'répines comme dans les Rabdocidaris.

 

     Toutes les espèces connues proviennent des terrains jurassiques.

(1) de διπλούς double

Extrait de la planche I

   

 

 

Diplocidaris mauritanicus Jeannet ,1936

 

diagnose originale de l'espèce par Jeannet, 1936

Sur un nouveau Diplocidaris marocain : Diplocidaris mauritanicus nov. sp.

Sur un Diplocidaris marocain : Diplocidaris mauritanicus nov. sp. Avec 1 planche (XXXVII) et 2 fig. dans le texte.

     Le genre Diplocidaris n'a été signalé jusqu'ici que par des fragments de test et des radioles dans le Mésozoïque du N de l'Afrique. On le connaît du Bajocien du Maroc et d'Egypte (D. incerta FOURTAU), du Séquanien d'Algérie (D. gigantea AG. et D. verrucosa GAUTEIIER), du Maroc occidental (D. gigantea AG.) et d'Egypte (D. gigantea AG.)1). Il est d'autant plus intéressant de pouvoir décrire et figurer une espèce nouvelle du Maroc représentée par un test complet, remarquable par sa taille. Cet exemplaire m'a été communiqué par M. le Dr J. GUBLER, géologue à la Société chérifienne des Pétroles à Rabat, avec d'autres Echinides à déterminer. Bien que très décortiqué, en partie éclaté, ce test est partiellement assez bien conservé pour permettre une étude détaillée de presque toutes ses parties. De plus l'apex y est adhérent et ses contours tout au moins sont bien observables.

Dimensions:

Diamètre env. 70 mm Diamètre de l'apex 19-20 mm
Hauteur env. 53 mm Diamètre du péristome 30 mm
Nombre de plaques ambulacraires au moins . . 120
Nombre de plaques interambulacraires, min. . .  10

     Espèce de grande taille, circulaire, bombée en dessus, aplatie et un peu rétrécie en dessous, régulièrement renflée au pourtour.

Ambulacres à peine ondulés, environ 4 fois plus étroits que les interambulacres à l'ambitus.

Zones porifères peu déprimées, formées de primaires subégales, portant deux colonnes de granules internes saillants, imperforés, mamelonnés, alternant d'une primaire à l'autre avec des granules beaucoup plus petits, mamelonnés à l'ambitus seulement. Dans cette région, ces derniers sont accompagnés de deux granules disposés plus ou moins symétriquement. A l'ambitus, du côté interne, les primaires portant les plus gros granules sont un peu élargies, alors que les plaques alternantes sont au contraire rétrécies.

Pores disposés en quatre colonnes, caractère propre au genre. Les internes sont plutôt arrondis, les externes elliptiques ou ovalaires. Ceux de la même primaire sont séparés par un renflement allongé, abrupt d'un côté, s'atténuant graduellement dans le sens opposé.

 

Fig. 1. Diplocidaris mauritanicus nov. spec. Ambulacre Gr. 5. 1 a Au contact de l'apex. lb Entre l'apex et l'ambitus. 1c A l'ambitus. 1d Au voisinage du péristome. (Dans cette région, la décoration a disparu et les pores n'ont ni la grandeur ni la forme primitives, grâce à la dissolution partielle du test.).

     Zones interambulacraires larges, formées d'au moins 10 plaques superposées, portant de grands tubercules subcentraux à l'ambitus. Ces tubercules sont scrobiculés, crénelés, mamelonnés et perforés. Les scrobicules sont circulaires en dessus, elliptiques et tangents en dessous de l'ambitus. Les cercles scrobiculaires sont formés d'un anneau de granules simples, mamelonnés, alternant avec des essaims de très petites verrues.

     Zone adambulacraire étroite. Zone miliaire peu étendue, recouverte de granules peu serrés de même grosseur que ceux des cercles scrobiculaires. Dans les intervalles apparaissent quelques verrues.

Fig. 2. Diplocidaris maurilanicus nov. spec. Apex. Gr. 3,3.

 

     Contour de l'apex conservé. Malheureusement il est impossible de reconnaître la plaque madréporique, les hydrotrèmes n'ayant pas laissé de traces visibles dans les cassures spathiques. Le périprocte, probablement un peu déformé est ovale, avec un diamètre de 10-11 mm. Plaques génitales grandes, irrégulières, anguleuses, inégales. Elles portent de grands pores génitaux circulaires ou elliptiques. La surface est recouverte de granules inégaux assez rapprochés, le plus souvent disparus. Plaques ocellaires en trapèze élargi, à pore très rapproché du bord externe. La décoration paraît y être un peu plus fine que sur les génitales.

     Le péristome est grand puisqu'il atteint un peu moins de la moitié du diamètre total. Il paraît être partout incomplet sur les bords.

     Radioles inconnus.

     Par sa taille, cette belle espèce se rapproche du D. Etalloni DE LOR. du Rauracien d'Europe. Elle est toutefois plus haute, plus renflée, formée d'un nombre relativement plus grand de plaques coronales. Comme chez l'exemplaire marocain, cette dernière montre, dans les ambulacres, une alternance de grands granules avec d'autres très fins. Les granules y étant très voisins des zones porifères, la partie interne des ambulacres y est assez large, couverte d'une fine granulation, n'existant pas dans l'espèce du Maroc. D. Etalloni DE LOR. a d'ailleurs un habitus bien différent, de sorte qu'il ne peut être confondu avec notre forme.

     A première vue, il en est autrement du D. Choflati LAMBERT du Callovien du Portugal. Moins haute que la nôtre, cette espèce porte une décoration assez grossière, avec scrobicules subelliptiques en dessous. Mais la structure de ses ambulacres est toute différente. Dans les zones interporifères, on trouve 2 colonnes de granules rapprochés. Il y aurait en outre soudure de deux primaires pour une majeure unigranulifère.

     Sous le nom erroné de D. gigantea AG., DE LORIOL a figuré un fragment de test d'une espèce portugaise, montrant dans les ambulacres une alternance de primaires unigranuleuses avec d'autres, plus étroites portant un rang horizontal de fines verrues. En outre les plaques, grossièrement ornées, montrent un granule interne plus petit dans la zone interporifère. Dans les interambulacres, les zones adambulacraires et miliaires sont larges, finement granuleuses. Il ne s'agit en tous cas pas du D. gigantea AG. dont chaque primaire porte un seul granule mamelonné, sensiblement de même grandeur du haut en bas de la zone porifère. Cette espèce, très voisine de la nôtre, provient du Lusitanien de Torres Vedras. C'est à cet étage que se rapportent les autres Diplocidaris portugais connus, à l'exception du D. Choffati, dont il a été question plus haut.

     De la Catalogne, il n'a été signalé jusqu'ici qu'un fragment de radiole.

     Nous sommes en présence d'une forme du Dogger africain, dont une partie des caractères se retrouve au Callovien et au Lusitanien d'Europe. S'agit-il d'affinités étroites ou de simples convergences entre des formes de régions et de niveaux si éloignés? Les documents que nous avons actuellement sont trop peu nombreux pour permettre de prendre une décision à cet égard.

Niveau: Bajocien-Bathonien. Localité: Moussaoua (Maroc).

Collection: M. Dr J. GUBLER, Société chérifienne des Pétroles, Rabat (Maroc).

planche XXXVII, extrait

   

 

holotype conservé au Musée National d'Histoire Naturelle de Paris
in Jeannet, 1936 Sur un Diplocidaris marocain : Diplocidaris mauritanicus nov. sp., p.607
 

http://coldb.mnhn.fr/catalognumber/mnhn/f/r10138

MNHN.F.R10138

crédit RECOLNAT (ANR-11-INBS004) Jocelyn FALCONNET

Jeannet, 1936 p. 607 pl. 37 fig. 1-3

 

   
 

Diplocidaris mauritanicus Jeannet ,1936 - Bajocien supérieur, Guersif, Maroc, 56 mm

 
 

Diplocidaris mauritanicus Jeannet ,1936 - Bajocien, Maroc, 94 mm

 
 

Diplocidaris mauritanicus Jeannet ,1936 - Bajocien, Maroc, 56 mm

 
 
 

Diplocidaris mauritanicus Jeannet ,1936 - Bajocien, Guercif, Imouzzer, Maroc, 67 mm

 
 
 
 

Diplocidaris mauritanicus Jeannet ,1936 - Bajocien, Guercif, Imouzzer, Maroc, 74 mm

 
 
 

 
 

Diplocidaris incerta Fourtau - Bajocien, Talsinte, Foum Slimane, Maroc, 50 mm