N° 440. —
Glypticus hieroglyphicus
(Goldfuss),
Agassiz, 1840.
Pl. 416 et 417.
Q. 86 ; X. 85.
Espèce de taille moyenne, circulaire, hémisphérique en dessus, presque
plane en dessous. Zones porifères droites, déprimées, formées de pores
simples, rapprochés les uns des autres, séparés par un renflement
granuliforme, disposés par paires légèrement obliques, se multipliant
autour du péristome. Aires ambulacraires
droites, très resserrées au
sommet, s'élargissant un peu vers
l'ambitus, garnies de deux rangées de tubercules arrondis, saillants,
homogènes, très fortement mamelonnés, lisses, imperforés, diminuant
graduellement, à la face supérieure, depuis l'ambitus jusqu'au sommet,
au nombre de douze à seize par série, suivant la taille des
exemplaires. Le milieu de l'aire est occupé par des granules plus ou
moins fins, plus ou moins abondants et pénétrant çà et là entre les
scrobicules. A la face inférieure, les tubercules se rapprochent, les
scrobicules se touchent et il n'existe plus de granules. La base des
plus gros tubercules est marquée, du côté externe, de sillons
correspondant aux sutures des plaques porifères. Aires
inter-ambulacraires pourvues, à la face inférieure, de deux rangées
obliques de tubercules de môme nature que ceux qui garnissent les
aires ambulacraires, mais plus gros, plus saillants, plus fortement
mamelonnés, au nombre de quatre ou cinq par série, accompagnés de
quelques tubercules secondaires disposés sans ordre; à la face
supérieure, ces tubercules sont remplacés par d'autres tubercules
inégaux, irréguliers, aplatis, allongés en sens divers, souvent soudés
ensemble et comme déchirés et déchiquetés, donnant au test un aspect
bizarre qui lui a valu le nom de hieroglyphicus. Granules
intermédiaires très petits, inégaux, se montrant dans les intervalles.
Péristome grand, décagonal, médiocrement entaillé. Périprocte
subpolygonal, renflé sur les bords. Appareil apical solide, grand,
pentagonal; plaques génitales allongées, incisées, déprimées au
milieu, rugueuses, perforées à une assez grande distance du bord;
plaques ocellaires triangulaires, rugueuses comme les autres, faisant
à peine saillie au dehors.
Hauteur, 13
millimètres; diamètre, 28 millimètres, individu de
grande taille : hauteur, 16 millimètres diamètre, 36 millimètres. Individu de
petite taille : hauteur, 7 millimètres ; diamètre, 12 millimètres.
Cette espèce
présente quelques variétés qu'il importe de signaler : la forme
générale est plus ou moins-renflée; les rangées de tubercules
ambulacraires sont plus ou moins écartées, et par cela même, le nombre
des petits granules intermédiaires est très variable. Chez les
individus jeunes, les tubercules interambulacraires paraissent moins
irréguliers, moins lacérés ; il en est de même de l'appareil apical,
qui est plus ou moins rugueux.
Rapports et différences. - Le
G. hieroglyphicus sert de type au genre Glypticus,
et sera toujours facilement reconnaissable à sa forme circulaire et
médiocrement renflée, à ses aires ambulacraires munies de deux rangées
de tubercules réguliers, à ses tubercules interambulacraires si
bizarrement aplatis et déchiquetés à la face supérieure. Un examen
attentif des exemplaires originaux a démontré à M. de Loriol que le G.
affinis doit être réuni au G. hieroglyphicus et ne mérite même pas
le nom de variété. Voisin du G. censoriensis, le G. hieroglyphicus
s'en distingue, comme nous l'avons vu, par son moule intérieur plus
développé, plus pentagonal, par ses aires ambulacraires plus
saillantes et ses plaques coronales plus longues et moins hautes. En
décrivant gus loin les G. sulcatus et regularis, nous indiquerons les
caractères qui les distin guent de notre espèce. Il est probable que
le G. magniflora Étallon, que nous ne connaissons que par la
description et les figures données par l'auteur, n'est qu'une variété
du G. hieroglyphicus.
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Histoire. -
Cette espèce a été bien figurée par Leske dès 1778,
sous le nom d'Echinites toreumaticus ; cependant comme Leske ne
parait avoir attribué ce nom à l'espèce qui nous occupe que parce
qu'il la considérait comme identique à son Cidaris toreumaticus, qui en est
bien distinct, il n'y a pas lieu de reprendre aujourd'hui cette
dénomination. C'est en 1826 que Goldfuss a décrit et figuré l'espèce,
sous le nom d'Echinus hieroglyphicus, et en 1840, qu'Agassiz a établi
pour elle le genre Glypticus que tous les auteurs ont adopté.
Localités. -
Châtel-Censoir, Crain, Coulanges-surYonne, Merry-sur-Yonne, Druyes
(Yonne), Vertaut, Sacquenay (Côte-d'Or); Champlitte, Chassigny
(Haute-Saône); fteynel, Vesaignes, Briancourt, Saint-Ausian,
Bolognesur-Marne, Doulancourt (Haute-Marne); Commercy, Saint-Mihiel,
Damvillers (Meuse) ; Toul (Meurthe-et-Moselle); Écommoy (Sarthe);
Saulces au bois, Puiseux (Ardennes) ; Besançon (Doubs); Neufchâteau
(Vosges); chemin de Danjoulin, Beaucourt, Oberlag, Sondersdorff
(Haut-Rhin) ; le Gout de Congo près Salins, la Chapelle Val-Dessus,
près Petites Chiottes, Dôle (Jura). Abondant. Corallien inférieur.
Muséum de
Paris (coll. d'Orbigny), École des mines de Paris, coll. de la
Sorbonne, Musée de Genève (coll. Martin), Musée de Lyon (coll.
Dumortier), coll. Gauthier, Marion, Royer, Perron, Schlumberger, Peron,
Choffat, ma collection.
Localités autres que la France. - Thiergarten, Fringeli, Seewen, Ring, Liesberg,
Clos du Doubs près Porrentruy (Jura bernois) ; La Joux près le Locle
(Neufchâtel) ; Olten (Soleure); Erlinsbach (Argovie). Couches à
Hemicidaris crenularis, terrain à chailles. — Soyères, Zwingen,
Caquerelle, Montmelon, Graitery (Jura bernois). Etage Séquanien. Heidenheim, Sircbingen, Nattheim (Wurtemberg). Regensburg, Thurnau (Bavière). — Calne, Malton (Angleterre).
Explication des figures. — Pl. 416, fig. 1,
G. hieroglyphicus, du
corallien inférieur de Dôle, de ma collection, vu de côté ; fig. 2,
face supérieure; fig. 3, face inférieure ; fig. 4, aire ambulacraire
grossie ; fig. 5, aire interambulacraire grossie ; fig. 6, tubercule
interambulacraire vu de profil, grossi ; fig. 7, appareil apical
grossi; fig. 8, exemplaire de grande taille, du corallien de
Courchamps, du Musée de Genève (coll. Martin), vu de côté ; fig. 9,
face supérieure. — Pl. 417, fig. 1, exemplaire de forme renflée, du
corallien inférieur de Wagnon, de ma collection, vu de côté ; fig. 2,
autre exemplaire pourvu de granules abondants, du corallien de
Damvillers, de ma collection ; fig. 3, aire ambulacraire grossie ;
fig. 4, aire interambulacraire grossie; fig. 5, autre exemplaire de
petite taille, du corallien inférieur de Merry-sur-Yonne, de ma
collection, vu de côté; fig. 6, face supérieure; fig. 7, face
inférieure; fig. 8, aire ambulacraire grossie ; fig. 9, aire
interambulacraire grossie ; fig. 10, moule intérieur siliceux, du
calcaire à chailles de Druyes, de ma collection, vu de côté; fig. 11,
face supérieure.
Extraits des
planches 416 & 417
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