Pericosmus macronesius, nov. sp.
(PI. XII, fig. 1 à 5)
Station 239. — 11°49"30'' N.; 29°55'E. 55 brasses. — Un échantillon.
N° 184/7.
Côte de Long-Island, ile de Moscos. Un échantillon. N° 413/1.
Ces deux exemplaires ont été signalés en 1899 par
Anderson, qui se borne d'ailleurs à en faire une simple mention (99,
p. 10). Ils étaient étiquetés Pericosmus macronesius, nom que
j'ai conservé.
L'exemplaire de la Station 239
a été capturé vivant; il est conservé dans l'alcool, mais
malheureusement il est complètement dépouillé de ses piquants, et les
seules parties externes qui existent encore sont de simples restes de
pédicelles sur les deux pétales de droite. Le test offre encore
quelques traces de sa coloration primitive ; il est d'ailleurs en
parfait état.
L'autre individu était sans doute mort depuis longtemps
lorsqu'il a été capturé, car sa surface est couverte de tubes
calcaires appartenant à de très petites formes d'Annélides; le test a
subi quelques chocs qui ont détérioré en partie le périprocte, le
péristome et l'appareil apical : il ne parait pas avoir été roulé,
mais les contours des plaques et des fascioles ne sont pas apparents.
Voici les principales dimensions que je relève sur ces
deux individus ;
Je décrirai
l'espèce d'après l'individu de la station 239.
Vu par en
haut (Pi. XII, fig. 1), le contour du test est ovoïde, mais légèrement
anguleux, avec une encoche antérieure correspondant au sillon dorsal
et dont la profondeur est de i mm. à l'ambitus. De part et d'autre de
cette encoche, le test s'élargit rapidement et il atteint son maximum
de largeur au niveau de l'appareil apical, c'est-à-dire beaucoup plus
près de l'extrémité antérieure que de l'extrémité postérieure. Il se
rétrécit ensuite assez rapidement jusqu'à celte dernière qui mesure 32
mm. de largeur. Les angles, d'ailleurs très obtus, que le test
présente à l'ambitus, se montrent, en avant au milieu des rangées
postérieures des interradius 2 et 3, et, sur les côtés, vers le milieu
de chaque rangée des interradius 1 et 4 ces angles correspondent à des
proéminences coniques, d'ailleurs très basses, que présentent les deux
ou trois plaques interradiales voisines de l'ambitus. Enfin les côtés
se relient à l'extrémité postérieure par un angle arrondi d'environ
120°. Le sillon antérieur est étroit et assez profond sur presque
toute sa longueur. Les pétales sont étroits et séparés par des
saillies interradiales peu importantes; l'interradius postérieur n'est
pas très saillant non plus.
Lorsqu'on regarde le test de profil (fig. 3), on
constate que l'extrémité antérieure, reliée à la face ventrale par un
angle très arrondi, s'élève d'abord rapidement en suivant une courbe à
rayon assez court; le test atteint son maximum de hauteur à 5 mm.
environ en avant de l'appareil apical. La face dorsale reste alors à
peu près horizontale jusqu'à 10 mm. en arrière de cet appareil, puis
elle s'abaisse rapidement en suivant une courbe plus convexe que dans
la région antérieure, et elle rejoint par un angle très ouvert
l'extrémité postérieure. Celle-ci est courte, presque exactement
verticale ou à peine très légèrement oblique en avant, et elle est un
peu excavée: aussi la partie supérieure, qui correspond au bord
supérieur du périprocte, déborde-t-elle très légèrement la partie
inférieure. La hauteur de cette face, entre le bord supérieur du
périprocte et la branche dorsale du fasciole marginal, n'est que de 14
mm. Elle se relie à la face ventrale par un angle très arrondi.
La face ventrale se raccorde, en avant, à la face
dorsale par un angle peu marqué quoique arrondi, et plus petit qu'un
angle droit. Elle se dirige d'abord un peu obliquement vers le bas,
jusqu'au niveau de la lèvre inférieure, puis, en arrière de celle-ci,
elle se renfle un peu vers les deux tiers postérieurs du sternum qui
offre, à ce niveau et sur la ligne médiane, une petite proéminence
conique et basse. Une proéminence analogue se montre sur les plaques
épisternales, tout près de la ligne médiane et un peu au delà du
milieu de chaque plaque; la face ventrale se relève ensuite
obliquement pour atteindre, par un angle très arrondi, la face
postérieure du test.
L'appareil apical (fig. 1 et 5) est plus rapproché de
l'extrémité antérieure que de l'extrémité postérieure. Les orifices
génitaux sont au nombre de trois, deux à gauche et un à droite ; ils
sont à pou près égaux et de taille moyenne. Les deux orifices de
gauche sont extrêmement rapprochés et séparés par une petite lame plus
étroite que leur diamètre. L'orifice droit a son centre à 3 mm.
environ de l'orifice postérieur gauche, mais au lieu d'être placé sur
le même niveau transversal, il se trouve reporté un peu eu arrière et
la ligne qui relie les deux centres est un peu oblique par rapport à
l'axe antéro-postérieur. Il me semble que ces deux orifices sont à la
même hauteur sur le deuxième exemplaire, mais il est impossible de
reconnaître leur position avec certitude, une partie de l'appareil
apical étant arrachée. Les plaques génitales sont polygonales et les
deux postérieures plus grandes que l'antérieure ; en dehors de leurs
orifices respectifs, leur surface offre quelques petits granules. Cet
appareil apical est nettement éthmolysien. Le madréporite, qui est
allongé et piriforme avec des orifices assez nombreux et serrés, part
de la plaque génitale droite : il est d'abord étroit, puis s'élargit
au delà des orifices génitaux postérieurs qu'il dépasse d'une longueur
égale à la moitié de sa longueur totale. La plaque génitale antérieure
droite est très peu développée et son emplacement est en grande partie
occupé par la partie proximale de l'ambulacre antérieur droit qui
s'avance très près de la ligne médiane. La plaque ocellaire III
elle-même arrive un peu en arrière de l'orifice génital antérieur
gauche : il en résulte que les sommets des plaques ocellaires III et
11 se trouvent à peu près sur la ligne oblique qui réunit les centres
de l'orifice antérieur gauche et de l'orifice postérieur. La plaque
ocellaire postérieure gauche V est située à peu près à la hauteur de
l'orifice génital droit, tandis que la plaque ocellaire I se trouve
immédiatement en arrière de ce même orifice, et le bord postérieur du
madréporite arrive à peu près au même niveau que le bord postérieur de
cette plaque ocellaire I. Malgré cette disposition asymétrique, les
cinq plaques ocellaires ont toutes les mêmes dimensions : elles sont
plutôt petites, triangulaires, avec un orifice transversal étroit.
L'ambulacre
antérieur forme, à la face dorsale, un sillon qui est d'abord très
étroit et peu enfoncé; à deux millimètres en avant des orifices
génitaux antérieurs, sa largeur est de 2 mm. seulement, puis il
s'élargit, d'ailleurs assez lentement, en même temps qu'il s'enfonce
progressivement jusqu'à l'extrémité antérieure du test, où sa largeur
est de 7 mm. environ : il est alors très évasé et ses bords sont
arrondis. La profondeur ne devient assez marquée qu'au voisinage de
l'ambitus où elle atteint 4 mm., comme je l'ai dit plus haut. Je
compte vingt-deux plaques en tout jusqu'à l'ambitus, et leurs limites,
sauf sur les quatre ou cinq premières, sont très apparentes ; elles
sont toutes un peu plus larges que longues. Les huit ou dix premières
plaques sont couvertes de petits tubercules très serrés, qui
deviennent plus petits et plus espacés sur les plaques suivantes, où
ils se confondent avec un recouvrement uniforme de granules miliaires
dont ils ne dépassent pas beaucoup la taille. Les nombreuses
ramifications du fasciole péripétale traversent le sillon
antérieur, la première au niveau de la plaque 15, celle-ci comptée à
partir du péristome ; les suivantes le coupent respectivement sur les
plaques 13, 11, 0, 7 et 6 (toujours comptées depuis le péristome).
Quant au fasciole marginal, qui s'infléchit beaucoup vers la face
ventrale au moment où il aborde le sillon antérieur, il traverse ce
dernier à peu près à l'ambitus, c'est-à-dire au niveau des plaques a4
et b3. Les pores ambulacraires sont doubles, et, dans la première
moitié du sillon, ils sont séparés par un petit grain saillant qui
disparaît dans l'autre moitié. Ces pores, d'ailleurs égaux et très
fins, sont très rapprochés dans chaque paire ; ils se trouvent presque
au milieu de la plaque, un peu rapprochés cependant du bord externe.
Les pétales sont assez étroits et peu enfoncés, les
antérieurs un peu plus longs et un peu plus larges que les
postérieurs. Les pétales antérieurs font avec l'axe antéro-postérieur
un angle de 60" et les pétales postérieurs un angle de 40° avec ce
même axe; les deux pétales du même côté sont séparés par un angle de
80°. Les pétales antérieurs sont allongés, avec un bord antérieur
légèrement convexe et un bord postérieur presque droit ; ils sont très
étroits en dedans et arrondis à leur extrémité distale. Ces pétales
commencent par une région très courte et très étroite qui reste à
fleur du test et qui comprend les deux premières paires de plaques,
mais ils se dépriment très vite en même temps que les régions
interradiales voisines s'élèvent pour limiter leurs bords. Ils
s'élargissent d'abord très rapidement, ensuite plus lentement et ils
conservent la même largeur jusqu'au voisinage de leur extrémité : leur
largeur maxima est de 6 mm. La zone interporifère est très étroite et
elle ne dépasse guère 1 mm. Les pores sont élargis transversalement,
ovalaires dans la série interne et plus élargis dans l'externe, avec
une tendance à se rétrécir en dedans. Je compte trente à trente et une
paires de pores en tout; les six premières paires de la rangée
antérieure et les cinq premières paires de la rangée postérieure sont
très petites. Les paires successives sont séparées par une lame
aplatie, portant une rangée assez régulière de sept à huit petits
granules. La zone interporifère est presque complètement nue.
Les pétales postérieurs sont un peu plus courts, un peu
plus étroits et moins profonds que les pétales antérieurs, et leur
largeur ne dépasse pas 5 mm. ; ils s'enfoncent aussi plus
régulièrement et plus progressivement à leur origine que sur les
pétales antérieurs, et se dépriment immédiatement. Il y a en tout
vingt-six paires de pores, dont les trois premières sont très petites.
En dehors
des pétales, les zones ambulacraires s'élargissent rapidement et les
plaques deviennent rectangulaires et très allongées. A l'ambitus, les
ambulacres antérieurs mesurent 20 mm. et les postérieurs 17 mm. de
largeur ; leurs plaques portent de petits tubercules primaires
uniformément espacés, qui deviennent assez brusquement plus gros et
plus serrés en dehors du fasciole marginal.
Sur la face ventrale, l'ambulacre
antérieur ne renferme qu'un très petit nombre de plaques, soit trois à
gauche et deux à droite, et les péripodes pliyllodéens ne se montrent
que sur les deux premières paires de plaques. Immédiatement au delà de
ces péripodes, les plaques se couvrent de granules serrés, mais qui
disparaîtront à l'ambitus. Les plaques des deux ambulacres I et V
s'allongent et s'élargissent rapidement au delà des trois premières
paires; des péripodes pliyllodéens se montrent sur les plaques bl—b5
et a1— a4 de II, ainsi que sur les plaques a1 — a4 et b1—b5 de IV. Ces
plaques sont munies de granules très Uns et peu nombreux; les
tubercules primaires apparaissent après
les péripodes et ils deviennent très serrés à mesure qu'on se
rapproche de l'ambitus, mais leur taille diminue peu à peu; ils se
continuent encore sur les côtés du test un peu au-dessus de l'ambitus
jusqu'au fasciole marginal, mais, au delà de celui-ci, ils deviennent
plus rares.
Les interradius 2 et 3 ne touchent que par un bord
extrêmement étroit le pourtour du péristome, et les interradius 1 et 4
sont complètement exclus de ce dernier; au contraire, les premières
plaques des radius I et V sont respectivement contiguës à celles des
radius II et IV autour du péristome. Des péripodes phyllodéens se
montrent sur les plaques bl—b3 et al— a2 de l'ambulacre I, ainsi que
sur les plaques al— a3 et bl—b2de V. La première plaque de chaque
rangée la et Vb et les deux premières plaques des rangées Ib et Va
sont très petites, mais la grosseur et la longueur augmentent très
rapidement sur les plaques suivantes et les avenues ambulacraires
ventrales sont très larges : elles atteignent 12 mm. de largeur. Les
plaques internes de chaque série sont presque nues et elles n'offrent
qu'un fin réticulum superficiel avec des granules miliaires très
espacés, et cela jusqu'à la sixième ; vers le bord postérieur de
celle-ci apparaissent des tubercules primaires qui se continuent sur
les plaques suivantes où ils restent nombreux et serrés, mais
seulement jusqu'au fasciole marginal. Au contraire dans les deux
rangées externes, c'est-à-dire Ib et Va, les tubercules primaires se
montrent dès la troisième plaque, et, sans être très serrés, ils
occupent d'abord la moitié externe de celle-ci : puis la portion
couverte de tubercules devient de plus en plus large, et, sur les
plaques 7 et 8, il ne reste plus qu'une mince bordure interne nue. Les
tubercules deviennent un peu plus petits sur les plaques 9-9 et ils
diminuent rapidement de taille sur les plaques 10-10 qui sont coupées
par le fasciole marginal.
Les interradius antérieurs forment, à la face dorsale
du test, chacun une aire triangulaire avec un sommet proximal plus
aigu et un peu plus saillant que les deux interradius postérieurs; les
plaques de la rangée qui borde le sillon sont un peu plus étroites que
celles de la rangée externe. Celles-ci offrent, à peu près vers le
niveau de l'extrémité distale des pétales antérieurs, chacune une
petite proéminence très basse et obtuse, plus rapprochée de leur bord
interne, et que j'ai déjà eu l'occasion d'indiquer plus haut.
Les tubercules, qui sont petits et très serrés au sommet de ces aires,
s'espacent de plus eu plus à mesure que l'on s'en éloigne, et ils
passent aux tubercules primaires qui apparaissent plus loin, mais qui
restent toujours assez écartés et peu nombreux: ces tubercules se
montrent surtout vers le centre des plaques. Sur les plaques des
séries internes 2b et 3a, les tubercules sont un peu plus serrés au
voisinage du sillon, tandis que sur les deux séries externes 2a et 3b,
ils n'existent guère que sur la moitié interne des plaques, la partie
externe de celles-ci n'offrant que de rares granules très fins.
Toutefois, le long du bord antérieur des pétales antérieurs, et sur
une largeur de 3 à 3,5 mm., ces plaques offrent un recouvrement très
abondant de tubercules en dedans de la première branche transversale
du fasciole péripétale, mais la taille de ces tubercules diminue
rapidement à mesure qu'on s'éloigne du pétale. Au delà du fasciole
marginal, ils deviennent brusquement très nombreux et très serrés,
comme cela arrive aussi sur les zones ambulacraires, et, de très
petits qu'ils étaient, ils augmentent rapidement leurs dimensions pour
passer aux tubercules primaires de la face ventrale.
Les deux interradius postérieurs pairs ont un sommet
arrondi et plus ouvert que sur les antérieurs. Les plaques situées en
dehors du fasciole péripétale offrent, dans chaque rangée et vers leur
milieu, chacune une petite proéminence conique qui existe encore à
l'ambitus. Les tubercules sont très nombreux, petits et serrés au
sommet de ces aires, et ils restent également très serrés le long du
bord postérieur du pétale antérieur ainsi que sur le bord antérieur du
pétale postérieur, tandis que, sur le reste de leur étendue, ils
deviennent plus petits et plus espacés, et cela d'autant plus qu'on se
rapproche du fasciole péripétale. Au delà de celui-ci, ce
recouvrement, peu abondant, est identique à celui des deux zones
ambulacraires voisines, puis, à partir du fasciole marginal, les
tubercules deviennent très rapidement ])lus gros et très serrés et ils
passent alors à ceux de la face ventrale.
Les tubercules présentent les mêmes caractères sur
l'interradius postérieur, c'est-à-dire qu'ils restent très serrés sur
tout l'espace triangulaire compris entre le pôle apical et le fasciole
péripétale, au voisinage duquel ils deviennent plus petits, tandis
qu'ils restent plus gros et serrés le long du bord intérieur des
pétales postérieurs. Au delà du fasciole péripétale, les tubercules
s'espacent rapidement, mais ils restent cependant un peu serrés vers
la suture interradiale médiane. D'autre part, ils deviennent un peu
plus gros au voisinage du périprocte, surtout dans la partie interne
des plaques 7, 6 et 5 qui limitent ce dernier. Au-dessous du
périprocte, on remarque un espace appartenant aux plaques 5 et 4,
uniquement recouvert de granules miliaires et qui s'étend jusqu'au
fasciole marginal ; enfin, au-dessous de ce fasciole, les tubercules
deviennent rapidement plus nombreux et plus serrés, et ils passent à
ceux de la face ventrale. Les plaques 4-4, qui sont coupées par le
fasciole marginal, offrent, sur le trajet même de ce dernier, chacune
une petite proéminence conique et bien marquée.
Sur la face ventrale, les interradius antérieurs pairs
n'occupent qu'une étendue très restreinte en raison de la situation du
péristome qui est reporté très en avant. La première plaque de chaque
série n'offre, dans sa région proximale, que quelques tubercules
secondaires ; vers son bord distal apparaissent quelques tubercules
primaires. Ceux-ci deviennent très nombreux et très serrés sur les
plaques 2-2, qui se prolongent au-dessus de l'ambitus, et qui offrent
chacune, au niveau de celui-ci, une petite éminence conique peu
marquée. Les deux interradius postérieurs 1 et 4 n'arrivent pas
jusqu'au péristome et l'angle proximal de la première plaque en est
éloigné de 1,5 mm. Cette première plaque est très allongée dans le
sens interradial : elle est pentagonale, avec un angle proximal limité
par deux petits côtés et ses deux grands bords latéraux sont à peu
près parallèles ; elle est environ quatre fois plus longue que large.
Les plaques suivantes sont très grandes : les plaques 2-2 sont à peu
près triangulaires et les plaques 3-3 pentagonales. Les plaques 1 b3
et 4a3 dépassent l'ambitus tandis que les plaques 1 a3 et 4b3 ne
l'atteignent pas tout à fait. Ces différentes plaques offrent chacune
une petite proéminence conique, qui continue les proéminences
analogues que j'ai signalées sur les interradius de la face dorsale du
test. Les tubercules primaires sont nombreux et serrés sur ces
plaques, mais ils diminuent de taille vers l'ambitus et deviennent
très petits en passant sur la face dorsale.
Le labre occupe, par son côté antérieur un peu élargi,
les quatre cinquièmes du bord postérieur du péristome. Sa surface est
assez convexe et son bord libre est épaissi pour former une lèvre
postérieure, mais il ne détermine aucune saillie à la face ventrale du
corps, car, en même temps qu'il s'épaissit, il s'infléchit
verticalement vers le péristome. En arrière de cette lèvre, le labre
s'échancre latéralement pour recevoir de chaque côté la plaque
ambulacraire correspondante, puis il s'élargit très légèrement et se
continue, en conservant la même largeur, qui est de 6 mm., jusqu'à son
bord postérieur : celui-ci correspond à l'extrémité de la deuxième
plaque ambulacraire. Les deux plaques sternales sont triangulaires, et
elles ont 22 mm. de longueur sur une largeur maxima de 9 mm. qui est
atteinte un peu avant leur extrémité postérieure. La ligne
interradiale médiane est légèrement saillante, et elle offre, vers le
tiers postérieur des plaques, la petite saillie conique et émoussée
que j'ai déjà signalée. Les deux plaques épisternales sont plus
longues que larges et elles offrent chacune, au voisinage de la ligne
interradiale médiane, une petite saillie conique, analogue à celle que
nous connaissons sur les deux paires suivantes 4-4 et 5-5. Toutes ces
plaques sont couvertes de tubercules primaires nombreux et très
serrés, qui, sur le sternum, partent de la proéminence médiane en
formant des séries obliques divergentes. Sur le labre les tubercules
n'existent que dans le tiers antérieur où ils sont très espacés. Tous
ces tubercules primaires sont lisses et entourés d'un petit cercle
scrobiculaire; ils conservent toujours de faibles dimensions.
Le péristome est très rapproché du bord antérieur du
test : il n'est pas placé horizontalement, mais, en raison de la
grande différence de niveau qui existe entre le labre et la première
plaque des ambulacres du trivium, il occupe une position très oblique
et il est même presque vertical. Ce péristome est relativement petit,
étroit et court. 11 offre d'abord, le long de son bord antérieur, une
rangée de six grosses plaques polygonales; en arrière de celles-ci
viennent des plaques plus petites.
Le périprocte (fig. 4), assez petit, est ovalaire
transversalement, avec un bord inférieur plus fortement convexe que le
bord supérieur, qui forme un petit angle très obtus sur la ligne
interradiale médiane. Le périprocte occupe l'extrémité supérieure de
la face postérieure du test, laquelle est, comme je l'ai dit plus
haut, très légèrement oblique en avant ; il se trouve donc, lui aussi,
dirigé un peu obliquement. Il est recouvert par une rangée marginale
de plaques assez grandes qui deviennent plus étroites du côté
supérieur, puis, en dedans, par des plaques plus petites et
irrégulières. L'anus est un peu rapproché de l'angle inférieur.
Le fasciole péripétale et le fasciole marginal sont
tous deux bien développés. Le premier suit, autour des pétales, un
trajet très anguleux, et, dans sa région antérieure, il se divise, de
part et d'autre du sillon dorsal, en un certain nombre de branches
transversales placées les unes derrière les autres, et dont les unes
sont un peu plus larges, les autres un peu plus étroites: je les
étudierai ci-dessous. Si nous partons de l'extrémité d'un pétale
antérieur (fig. 1), nous voyons le fasciole former autour de cette
extrémité un angle obtus et à sommet arrondi mesurant 125° environ; le
côté antérieur de cet angle, dirigé vers le sillon dorsal, se divise,
à un centimètre environ du sommet du pétale, en deux branches
fortement divergentes et presque diamétralement opposées, qui seront
le point de départ des branches transversales secondaires. En arrière
du sommet du pétale, le fasciole court vers l'extrémité postérieure du
test en s'éloignant un peu de l'ambitus, puis, après un court trajet,
il change de direction, forme un angle à peu près droit et se dirige
vers l'appareil apical, ceci sur une longueur deux fois plus petite
que celle du côté précédent; de là, il forme de nouveau un angle un
peu supérieur à 90° en prenant un trajet presque parallèle à l'axe
antéro-postérieur du test et en croisant la ligne médiane des
interradius 1 et 4, pour s'approcher du pétale postérieur. Suivant
alors un trajet inverse de celui que nous venons de décrire et
changeant deux fois de direction, il se rapproche de l'ambitus et de
l'extrémité distale du pétale postérieur, dont il contourne le sommet
en formant un angle arrondi et presque droit; enfin il se dirige vers
la ligne interradiale médiane postérieure suivant une courbe un peu
concave en dedans. Sur tout ce trajet, le fasciole conserve la même
largeur qui est un peu supérieure à 1 mm. Quant aux branches
transversales auxquelles il donne naissance en avant, elles ont un
trajet irrégulier et asymétrique, et elles ne sont pas toujours
distinctes sur toute leur longueur. Voici la disposition que je
constate sur mon exemplaire et qui, sans doute, doit varier d'un
individu à l'autre. Je trouve d'abord, partant de la partie parallèle
au bord antérieur du pétale antérieur gauche, trois branches
transversales successives, dont la première est la plus étroite, et
qui croisent le sillon au niveau des plaques 13, 11 et 9, celles-ci
étant comptées à partir du péristome : la première branche est à peu
près perpendiculaire au sillon et son origine à droite est mal
indiquée ; les deux autres sont convexes en avant et la deuxième a
deux racines à droite. La troisième branche suit un trajet oblique,
car elle part à gauche d'un point situé en arrière de l'angle
antérieur du fasciole péripétale, tandis qu'à droite elle se termine à
l'extrémité de la branche parallèle au sillon antérieur. De cette même
extrémité part une quatrième branche transversale, très convexe, qui
aboutit au point correspondant de l'autre côté, tout en se dédoublant
vers son milieu, mais sur une longueur très courte; elle traverse la
septième paire de plaques ambulacraires. Elle est rejointe, à gauche
du sillon et en dehors, par une cinquième branche qui n'est pas reliée
aux deux autres, et qui se dédouble en traversant le sillon vers la
sixième paire de plaques.
Le trajet du fasciole marginal est beaucoup plus
régulier, malgré deux inflexions qu'il présente, l'une en avant
lorsqu'il coupe le sillon antérieur, et l'autre en dessous du
périprocte. Au niveau du sillon antérieur, le fasciole marginal décrit
une courbe à convexité tournée vers le bas, et il traverse les plaques
III a4 et b3 : il se trouve ainsi très rapproché du bord inférieur du
test dont il n'est séparé que par quelques millimètres, puis il se
relève rapidement sur les côtés du sillon et vient courir
parallèlement à l'ambitus, à un centimètre environ au-dessus de
celui-ci (fig. 3) ; il se relève encore un peu dans les deux
interradius postérieurs pairs, qu'il traverse à gauche et à droite au
niveau des plaques a4 et b4, puis il s'abaisse de nouveau dans les
radius V et I, et enfin se recourbe brusquement du côté ventral vers
le milieu des plaques 5-5 de l'interradius postérieur. Il atteint
alors le bord inférieur de l'extrémité postérieure du test, le long de
laquelle il court horizontalement sur une longueur de 12 mm. environ,
en traversant la ligne interradiale médiane postérieure pour se
continuer de l'autre côté du test; il passe à (3 mm. environ
au-dessous du bord inférieur du périprocte (fig. 4). Ce fasciole
présente, sur tout son trajet, la même largeur que le fasciole
péripétale.
L'examen microscopique des restes des pédicelles des
pétales ne m'a pas permis de reconnaître la moindre trace de spicules.
La couleur générale de l'exemplaire en alcool est d'un
gris rosé assez clair sur la face ventrale ainsi que sur la face
dorsale au-dessus de l'ambitus, mais, en dedans du fasciole
péripétale, la coloration devient d'un pourpre foncé. Les tubercules
primaires sont d'un gris très foncé; les fascioles ont une couleur
brunâtre plus ou moins marquée.
L'exemplaire mort de Long-Island, snr lequel d'ailleurs
les contours des plaques et du fasciole ont presque complètement
disparu, a le test d'an blanc grisâtre uniforme.
Rapports et
Différences. — En signalant, en 1899, les deux exemplaires de
Pericosmus trouvés par l'investigator,
Anderson faisait remarquer que cette espèce était la première du genre
qui fût rencontrée à l'état vivant. Toutes les espèces connues du
genre Pericosmus, et qui s'élèvent à plus de cinquante, sont,
en effet, toutes fossiles; la plupart proviennent des terrains
tertiaires, quelques espèces cependant ont été signalées à l'époque
quaternaire comme le P. timorensis Lambert. Parmi les formes
fossiles dont notre espèce se rapproche le plus, je citerai les P.
asperulatus Herkiots, Blankerhorni Oppenlieim, callosus
Manzoni, granulosus Herkiots, hispanicus Cotteau,
latus (Agassiz), Mazalsi Cotteau, etc., et les formes plus
déprimées Orbignyi Cotteau et spatangoides Loriol; mais
l'espèce nouvelle s'écarte nettement de toutes celles-ci.
planche XII (extrait)
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