Nous présentons ici la biostratigraphie
par sous-système, faisant presque systématiquement référence par citation à
Alcide d'Orbigny. Ce dernier est bien souvent le premier à décrire de
manière précise l'étage par le biais de la notion de chronostratigraphie. Ce
qui ne veut pas dire qu'il fût systématiquement le premier à utiliser le
terme (l'auteur en question est alors cité). Les citation sont faites
littéralement, sans modifier ni les noms de l'époque, ni l'orthographe
utilisée, ceci afin de respecter l'esprit et l'exactitude des choses.
Dans cette partie du site vous trouverez donc tout d'abord le
sous-système présenté globalement, puis la présence d'un bouton vous
renverra vers une définition plus précise de l'étage, son historique, la
biozonation en fonction de la paléogéographie, etc...
CETTE PARTIE DU SITE EST ACTUELLEMENT EN CONSTRUCTION, NOUS
NOUS EXCUSONS PAR AVANCE DE L'ASPECT FRAGMENTAIRE DES INFORMATIONS,
CELLES-CI ETANT AUGMENTEES AU FUR ET A MESURE DE LA CONSTRUCTION. DES
NOUVELLES DE L'AVANCEMENT DE CE CHAPITRE VOUS SERONT AU FIL DE L'EAU DANS LA
RUBRIQUE "NEWS/UPDATES". Bonne lecture. |
Le guide stratigraphique international préconise de décrire
une coupe-type (stratotype) d'une unité stratigraphique afin qu'elle puis
servir de référence, d'étalon.
Dès le 19ème siècle, plusieurs auteurs ont décrit des coupes devant faire
référence. D'Orbigny est un des premiers (ou en tous cas le plus prolixe et
le plus synthétique à ce sujet) à avoir utilisé la faune pour caractériser
un étage (biostratigraphie). La plupart du temps, un étage porte un nom
dérivé de celui du nom de la localité éponyme, voire de la région.
Nous donnerons dans les rubriques "détails" les renseignements suivants :
Auteur, référence bibliographique, derivatio nominis, si possible la
description de la coupe type.
A l'époque de d'Orbigny, l'étage était la plus petite division temporelle
reconnue, utilisée. De nos jours, les progrès de la paléontologie,
permettent de subdiviser l'étage en zones, sous-zones, horizons. Nous
restons donc toujours dans le canevas décrit par cet auteur qui utilisait la
faune pour caractériser des couches de terrain. Les êtres vivants utilisés
pour caractériser les couches décrites doivent cependant avoir certaines
qualités afin que le découpage temporel obtenu puisse être utilisé de la
manière la plus large possible : notion de fossile stratigraphique, à
opposer à celle de fossile de faciès. On remarquera d'ailleurs que certains
étages aujourd'hui tombés en désuétude faisaient référence à des faciès
(corallien) ou même à des concentrations fauniques (Glypticien, virgulien).
Nous donnerons également dans les rubriques "détails" de chaque étage, les
synonymes.
En résumé, l'étage ou ses subdivisions doivent pouvoir permettre des
corrélations entre des régions parfois très éloignées. Plusieurs problèmes
apparaissent alors. Tout d'abord le principe d'antériorité : rendons à César
ce qui est à César. Les définitions d'étage, descriptions de coupes types
ont presque toutes été faites par des auteurs européens du 19ème siècle et
concentrées dans et sur le pourtour du bassin anglo-parisien. Il s'agit donc
du poids du passé avec tout ce que cela implique en termes de conservation,
disparition des coupes types ou même d'imprécision due au fait des
connaissances de l'époque. C'est pourquoi les stratotypes originaux se
voient souvent adjoindre des stratotypes complémentaires. Le second
problème, c'est que les faunes utilisées pour diviser le temps on parfois un
cachet provincialiste tellement marqué, qu'il a été nécessaire de suggérer
plusieurs successions fauniques pour caractériser un étage, selon que les
terrains explorés se situent à tel ou tel endroit du globe. Le troisième
problème se situe au niveau écologique. Les stratotypes dans leur immense
majorité définissent un âge relatif par rapport à une faune marine. Et même
dans le domaine marin cela pose des problèmes : les ammonites (la plupart du
temps) servent d'indices. Essayons donc de récolter des ammonites en milieu
récifal... Pour corser le tout, la différenciation lithologique verticale ou
latérale de ces formations parfois lenticulaires, ne va pas faciliter les
choses (cf. le problème plus ou moins éludé par d'Orbigny, avec son
corallien).
On voit donc que les stratotypes ne sont que des définitions quelquefois
arbitraires, mais forcément toujours conventionnelles. La stratigraphie est
condamnée à évoluer, à trouver d'autres voies que la stricte paléontologie
(biostratigraphie), ou la lithologie (lithostratigraphie). Par exemple, la
magnétostratigraphie. Il ne s'agira de toute façon que de conceptions
différentes d'unités fondamentales. Aucune de ces conceptions, à elle seule,
ne permettra de dater précisément et n'importe où dans le monde, une tranche
de temps donnée.
Suite à ce que nous venons d'exposer, il convient de noter les termes
suivants :
-
PARASTRATOTYPE : coupe de référence dans
la même région que le stratotype original et relevé à la même époque, afin
de compléter le stratotype lui-même.
-
HYPOSTRATOTYPE : stratotype défini dans
une autre région ou un autre bassin sédimentaire que le stratotype
d'origine.
-
NEOSTRATOTYPE : stratotype de remplacement
lorsque l'original n'existe plus. (destruction par érosion, travaux).
Aujourd'hui, on essaie de conserver les stratotypes originaux, dits
"historiques". Tout cela, souvent au sein de parc naturels, voire de
réserves géologiques.
-
LECTOSTRATOTYPE : stratotype créé
lorsqu'aucune définition valable n'a jamais été donnée.
-
STRATOTYPE COMPOSITE : comme son nom
l'indique, il est composé de plusieurs coupes qui se complètent pour définir
ensemble un étage.
Outre la notion de "durée", on peut également utiliser la notion "d'heure".
En effet, l'étage peut être tronqué à un moment ou à un autre : pas de
sédimentation, remaniement, érosion, émersion. Toute durée a un début et don
une fin et pour l'étage : une base et un sommet. D'où l'idée de
STRATOTYPE
DE LIMITE. L'avantage de ce type est que les limites ne se trouvent pas
obligatoirement sur une seule coupe : on peut donc plus aisément définir
l'étage. De plus, bien qu'un seul indice soit généralement cité (parce qu'il
représente une bonne illustration pour des corrélations géographiquement
étendues) on s'appuie sur un ensemble faunique. Par convention, le
stratotype de limite représente la base d'une unité chrono stratigraphique
(pour des raisons d'éventuelles lacunes). L'idéal étant que le stratotype de
limite représente un point (une "heure") qui est à la fois la fin de l'unité
inférieure et le début de celle surincombante.
Cette notion de stratotype de limite, vient compléter celle, plus
historique, de stratotype d'unité (que nous utilisons tous, la plupart du
temps).
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