Clypeus LESKE, 1778 Famille Clypeidae Lambert, 1898 Genres représentés : Astrolampas, Bothryopneustes, Clypeus, Pseudopygurus, Pygurus Synthèse du genre Clypeus Leske, 1778 Type : Clypeus par désignation, in Leske (1778) Klein's Naturalis Dispositio Echinodermatum, p.157 Synonymes : Crotoclypeus POMEL, Auloclypeus POMEL, Echinoclypeus DE BLAINVILLE, Dactyloclypeus MACCAGNO Distribution stratigraphique : Bajocien à Oxfordien Le genre regroupe des espèce de grande taille, le plus souvent circulaires et de hauteur faible à moyenne. Face inférieure plate, parfois déprimée. Système apical en position centrale, voire très légèrement postérieure. Pétales longs et larges, ouverts. Pore externe de chaque demi ambulacre en forme de sillon. Périprocte supra-marginal, dans un sillon. Le péristome est pentagonal, légèrement en avant. Les bourrelets qui l'entourent sont bien développés. Les phyllodes portent des double pores, répartis en trois séries bien distinctes pour chaque demi-ambulacre. Clypeus se distingue aisément de Pygurus et Mepygurus de par le périprocte supra-marginal. L'ensemble des caractères décrits ci-dessus pourraient s'ppliquer aussi à la famille des Nucleolitidae. Cependant, les phyllodes chez ces derniers ne comportent que deux séries de doubles pores sur chaque demi-ambulacre.
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Clypeus plotii (Leske, 1778) 1778 Clypeus plotii, Leske, Klein's Naturalis dispositio echinodermatum, p.157 1848 Clypeus excentricus Mc Coy, Annals and Mag. of Nat. Hist., vol.II, p.417 1859 Clypeus plotii Wright, Monograph of British fossil echinodermata, vol.I, p.361, pl.XXVIII-XXIX 1869-70 Clypeus ploti Cotteau 1872 Clypeus plotii Desor et de Loriol, Echinologie helvétique, description des oursins fossiles de la Suisse, période jurassique, p.327, pl.LI 1903 Clypeus ploti KLEIN, Lissajous, Echinides jurassiques des environs de Mâcon, 2, (13), p.35 1932 Clypeus ploti KLEIN, Mercier, Etudes sur les échinides du bathonien de la bordure occidentale du bassin de Paris, p.220, pl.VIII, fig.4 1939 Clypeus ploti KLEIN, Roché, Aalénien et Bajocien du Mâconnais et de quelques régions voisines, p.310-311 1962 Clypeus plotii LESKE, Kier, Revision of the cassiduloid echinoids, p.31, pl.7, fig.6
Espèce de grande taille, aplatie, circulaire. Surface orale plate à légèrement déprimée. Le système apical est postérieur par rapport au centre. De type tétrabasal. La madréporite est de grande taille, élargie à l'arrière. Les plaques génitales 5 et 6 sont de ce fait très écartées. Les autres génitales sont de petite taille et triangulaires. Le pore de la génitale 3 est situé plus en avant que celui de la plaque 2. Les oculaires arrières sont très allongées, s'étendant jusqu'au périprocte. Les pétales sont larges, longs et ouverts distalement. Ils s'étendent jusqu'à l'ambitus. Les ambulacres II à IV sont légèrement plus longs que I et V. L'élargissement des pétales fait apparaître des zones interporifères plus larges que les zones porifères. Le pore externe est très allongé, tandis que l'interne, ovale est oblique par rapport à l'externe, formant un chevron avec une branche longue et l'autre pratiquement inexistante. Le périprocte supra-marginal, touche les oculaires postérieures, comme on l'a vu plus haut. Il est allongé et situé dans un sillon qui s'étend jusqu'à la marge postérieure, entaillant légèrement cette dernière. Le profil de ce sillon, vu du dessus peut être variable : de strictement rectiligne à évasé à mi-distance et se resserrant à l'approche de la marge. Le péristome est de forme nettement pentagonale, bordé de forts bourrelets. Les phyllodes sont très longs (la moitié à deux tiers de l'ambulacre). Les doubles pores sont arrangés par séries obliques de trois sur chaque demi-ambulacre, comme on peut nettement le voir sur une photo de détail, ci-dessous. Les tubercules, comme chez la plupart des cassidulidés, sont plus gros sur la face aborale. Espèce affine : Clypeus sinuatus est fort semblable à Clypeus ploti et généralement ces deux formes sont trouvées dans des niveaux différents, tout au moins en ce qui concerne la bassin anglo-parisien (Bajocien supérieur pour ploti et Bathonien inf basal uniquement pour sinuatus). La "particularité" de sinuatus (outre sa distribution stratigraphique) est d'avoir les pétales postérieurs incurvés dans leur partie distale. |
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Clypeus ploti, vue orale, d'apres COTTEAU |
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Clypeus plotii, vue ambitale et periprocte, d'apres COTTEAU |
Clypeus plotii, vue apicale, Bajocien moyen, Meurthe et Moselle, 71mm |
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Clypeus plotii, vue apicale, Bajocien moyen, Moselle, France, 77mm |
Clypeus plotii, vue apicale, Bajocien superieur, Meurthe et Moselle, France, 78mm |
Clypeus plotii, vue arriere, Bajocien moyen, Moselle, France, 77mm |
Clypeus plotii, vue arriere, Bajocien superieur, Meurthe et Moselle, France, 78mm |
Clypeus plotii, vue orale, Bajocien moyen, Meurthe et Moselle, 71mm |
Clypeus plotii, vue orale, Bajocien superieur, Meurthe et Moselle, France, 78mm |
Nous donnons ci-dessous et succintement un aperçu de quelques espèces appartenant au genre Clypeus. Clypeus angustiporus AG. Se retrouve sensiblement dans les mêmes niveaux stratigraphiques, quoi qu'apparaîssant plus précocement, tout au moins en Lorraine (Bajocien moyen). Sa taille est nettement plus réduite (de l'ordre d'un peu moins de 50mm). La forme est également orbiculaire. Cette espèce paraît plus renflée et possède une face aborale concave contrairement aux adultes de Clypeus plotii. La madréporite est également de très grande taille et les oculaires arrières très allongées jusqu'au périprocte comme chez C. plotii. Il est fort possible de confondre les spécimens juvéniles de C. plotii avec cette espèce. Ces derniers ayant cependant à taille identique une face aborale plus plate, des bourrelets moins prononcés et une hauteur relative moins importante. |
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Clypeus angustiporus, vue apicale, Bathonien, Moselle, France, 44mm |
Clypeus angustiporus, vue apicale, Bathonien, Moselle, France, 47mm |
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Clypeus angustiporus, vue orale, Bathonien, Moselle, France, 47mm |
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Clypeus agassizi (WRIGHT) Bajocien strictement apparemment. La taille est identique à celle de C. plotii, ainsi que les caractères suivants : pétales, bourrelets, phyllodes. Le test est toujours nettement plus renflé cependant. Le périprocte est plus éloigné du système apical que dans l'espèce type et n'est pas enfoncé dans un sillon. Ces derniers caractères ne sont pas discriminants génériquement comme l'a avancé Pomel (1883) et cet oursin souvent rapporté à tort au genre Crotoclypeus appartient bien à Clypeus s. st. Crotoclypeus doit donc être considéré comme un synonyme.
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Clypeus williei CURRIE De taille légèrement supérieure à C. angustiporus. La forme est ronde, parfois pentagonale, face aborale pratiquement plate, face adapicale renflée. Les ambulacres sont légèrement proéminents, larges et longs, ouverts à leur extrémité distale. Le pore interne de chaque demi-ambulacre est le plus souvent arrondi. Le périprocte supra-marginal est allongé, très éloigné du disque apical : il se situe près de la marge ( aux trois quarts de la distance disque apical/marge) et débouche sur un sillon très court et large, entaillant mollement l'ambitus. Le péristome est pentagonal, situé antérieurement. L'appareil apical n'appelle pas de commentaires particuliers si ce n'est la forme pincée et allongée des génitales, sauf la 2, très élargie postérieurement comme dans l'ensemble du genre Clypeus. Les phyllodes sont rectilignes, longs, leurs pores sont identiques à ceux de plotii (par séries de trois pores disposés obliquement). Le genre Dactyloclypeus, créé par Maccagno (1947) est considéré ici comme synonyme de Clypeus, à la suite de Kier, je considère que la désignation de Currie (Clypeus williei) est correcte et que l'éloignement du périprocte du système apical n'est pas en soi et à lui seul un caractère discriminant suffisant. Cette espèce n'a pas à ma connaissance été trouvée en France ou en tous cas pas nommée comme telle. Son extension stratigraphique : Bathonien/Callovien, ne cadre pas avec une autre espèce, similaire que l'on rencontre en France : Clypeus subulatus (Oxfordien), voir photos ci-dessous. Clypeus subulatus Mis à part sa distribution stratigraphique, ressemble fort à C. williei. Cette espèce est cependant bien moins renflée adapicalement et concave aboralement. Elle a été trouvée dans les mêmes niveaux en Angleterre et en France. La forme de l'oursin est arrondie à l'avant et sur les côtés et légèrement rostrée à l'arrière. La position et la forme du périprocte sont identiques à l'espèce de Currie, le sillon anal entaille cependant un peu plus la marge. Sur chaque demi-ambulacre, les pores externes sont allongés en sillon, alors que les internes sont ronds, ils sont reliés par un sulcus ténu, comme chez williei. répartition stratigraphique : France, oxfordien ; Angleterre, "Coralline oolite" of Yorkshire. |
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Clypeus subulatus, d'apres COTTEAU |
Clypeus subulatus, sillon anal, Oxfordien superieur, Meuse, France, 58mm |
Clypeus subulatus, vue apicale, Oxfordien superieur, Meuse, France, 58mm |
Clypeus subulatus, vue orale, Oxfordien superieur, Meuse, France, 58mm |
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Clypeus rathieri COTTEAU Le test lorsqu'il est typique est un peu allongé et plat. La face aborale est concave. La marge arrière est très faiblement rostrée, alors qu'à l'avant, l'oursin peut être légèrement tronqué, ce qui lui donne une allure sub-pentagonale, en particulier si on l'observe par la face aborale. Le sillon anal est court et relativement étroit, il n'apparaît que sur le dernier tiers de la distance apex/marge et entaille nettement la marge. Le péristome est de petite taille par rapport aux autres espèces citées. Distribution stratigraphique : France, Bathonien ; Angleterre, Forest Marble. |
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Clypeus rathieri, vue apicale, Bathonien, Ardennes, France, 61mm |
Clypeus rathieri, vue orale, Bathonien, Ardennes, France, 61mm |
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