Gustave Cotteau



 in G. COTTEAU  (1867-74) Paléontologie française, Terrains jurassiques, tome XIXème, échinides irréguliers, p.58-64.

N° 9. Collyrite elliptica. Des Moulins, 1835.

(Lam., 1816.)

Pl. 10, 11 et 12.

 

  Bruckner, pl. XIII, fig. 1 (d'après M. Desor). 1785.
  Bruguière, Table encycl et méth., Atlas, pl. clix, fig. 15, 1791.
Ananchytes elliptica, Lamarck, Animaux sans vert. t. III, n° 7, 1816.
     —            — Deslongchamps, Encycl. méth., Zooph., t. II, p. 63, -1824.
Collyrites elliptica, Des Moulins, Études sur les Ech. foss., p. 48, 1835.
Dysaster ellipticus, Agassiz, Prod. d'une Monog. des radiaires, Mém. Soc. des sC. nat. de Neuchâtel, t. I, p.183, 1836.
Collyrites elliptica Des Moulins, Études sur les Ech. foss., p. 364, n° 5, 1837.
Ananchytes elliptica, Dujardin in Lamarck , Animaux sans vert., 2e edit., t. III, p. 310, n° 7, 1840.
Dysaster ellipticus, Agassiz, Catal. syst. Ectyp. foss. Mus. neoc. p. 3, 1840.
Dysaster malum, Agassiz, id.
Dysaster ellipticus, Desor, Monog. des Dysaster, p. 12, pl. II, fig. 5-7, 1842.
Dysaster malum,   Desor, id., p. 16, pl. II, fig. 11-13.
Dysaster ellipticus,   Agassiz et Desor., Catal. rais. des Échin., p. 137, 1847.
Collyrites elliptica Bronn, Index paleontol., p. 320, 1848.
Dysaster ellipticus,  Bronn., id., p. 429.
     —         —  D'Orbigny, Prod. De paléont. strat., t. I, p. 345, n° 234, 1850.
Collyrites elliptica, D'Orbigny, Pal. franc., terr. crétacé, t. VI, p. 49,1853.
     —         —  D'Orbigny, Note rectif. sur div. Genres d'Échin., Rev, et Mag. de zool., t. VI, p. 27, 1854.
     —         —  Pictet, Traité de paléont,, t. IV, p. 189, pl. XCIII, fig. 1, 1857.
Collyrites elliptica, Desor, Synops. des Ech. foss., p 203, pl.XXXVI, fig.5-8, 1857.
Dysaster ellipticus,   Étallon, Esquisse d'une desc. géol. du Haut-Jura, p. 27, 1857.
     —         —  Quenstedt, Der Jura, p, 310, pl. lxviii, fig. 13et l4, 1858.
Collyrites elliptica, Cotteau et Triger, Échin. du département de la Sarthe, p. 82, pl. XVIII, fig. 1-4, 1858.
     —         —  Wright, Monog. of the Brit. Foss. Echin. from the Ool. Format., p.24,1859.
Dysaster ellipticus, Bonjour, Catal. des foss. du Jura, p. 28, 1864.

  

Type de l'espèce : M. 7. — Var. brevis : M. 4. — Var. maxima (Dysaster malum) : P. 82 et V. 29.

Espèce de taille très-variable, oblongue, ovale, quelque­fois sub-circulaire, arrondie en avant, un peu rétrécie en arrière ; face supérieure uniformément bombée, légèrement déclive dans la région antérieure ; face inférieure plane. Sommet presque central, quelquefois rejeté en arrière, dans certains exemplaires au contraire un peu excentrique en avant. Aires ambulacraires fortement dis­jointes, formées de pores apparents, virgulaires, serrés jusqu'à l’ambitus, plus petits et plus espacés, à la face inférieure, se multipliant irrégulièrement autour du péristome. Aire ambulacraire impaire droite, présentant à l'ambitus les traces d'un sillon qui échancre à peine le pourtour du test et se prolonge jusqu'à la bouche. Aires ambulacraires paires antérieures sub-flexueuses, arrondies près du sommet.. Aires ambulacraires postérieures un peu plus larges que les autres ,  moins recourbées à leur partie supérieure, convergeant à une assez grande distance du périprocte. Tubercules petits, sub-scrobiculés, épars, plus nombreux dans la région infra-marginale autour du périprocte et sur la face inférieure, au milieu de l'aire interambulacraire impaire. Granules intermédiaires fins, homogènes, plus ou moins abondants.1 Péristome excentrique en avant, sub-circulaire, un peu allongé dans le sens du diamètre antéro-postérieur. Péri­procte elliptique, aigu au sommet, supra-marginal, sans trace de sillon. Appareil apical étroit, granuleux; les pla­ques ocellaires latérales antérieures, aussi grandes que les plaques génitales, ne sont séparées au milieu par aucune plaque complémentaire, du moins dans les exemplaires que nous avons sous les yeux ; là plaque génitale anté­rieure de droite, un peu plus développée que les autres, est quelquefois saillante et d'un aspect spongieux dans presque foule son étendue. Les pores génitaux inférieurs ne sont pas placés sur la même ligne ; celui de droite s^ouvre toujours plus bas que celui de gauche. L'appareil antérieur est relié aux plaques ocellaires postérieures par une série de petites plaques inégales, irrégulières, qui se prolongent jusqu'au périprocte ;: ces plaques dont l'exis­tence a été signalée pour la première fois par M. Desor, varient beaucoup dans leur nombre, leur forme et leur disposition.

Type de l'espèce: Hauteur, 28 millimètres; diamètre transversal, 47 millimètres; diamètre antéro-postérieur, 50 millimètres.

Var. circulaire : Hauteur, 20 millimètres ; diamètre transversal et diamètre antéro-postérieur, 40 millimè­tres.

Var. sub-pentagonale : Hauteur, 26 millimètres ; dia­mètre transversal, 43 millimètres ; diamètre antéro-postérieur, 46 millimètres.

Var. maxima Dysaster malum : Hauteur, 45 millimètres; diamètre transversal, 67 millimètres ; diamètre antéro-postérieur, 70 millimètres.

 

Cette espèce, toujours très-abondamment répandue dans les couches où on la rencontre, offre plusieurs variétés qu'il importe de distinguer. Le type de l'espèce est ovale, arrondi en avant et en arrière, [uniformément bombé en dessus, bien légèrement déclive dans la région anté­rieure. Certains exemplaires affectent une forme presque circulaire, et leur diamètre transversal égale leur diamètre antéro-postérieur. Quelques-uns sont acuminés et sub-tron-qués en arrière ; leur face supérieure est plus ou moins élevée, et leur ambitus prend un aspect tantôt cordi-forme, tantôt sub-pentagonal. D'autres atteignent une taille énorme, et leur face supérieure se renfle outre mesure. C'est la variété maxima dont on avait fait dans l'origine une espèce distincte, sous le nom de Dysaster malum. L'appareil apical antérieur lui-même varie dans sa position ; le plus souvent il occupe le centre, mais parfois il est rejeté soit en avant, soit en arrière. L'espace qui le sépare des aires ambulacraires postérieures n'est pas tou­jours le- môme et. se modifie suivant que la face supérieure est plus ou inoins renflée. Les 'aires ambulacraires postéHeures varient également un peu dans leur position et sont plus ou moins éloignées du périprocte.

rapports et différences. — Le C. elliptica, malgré les nombreuses variétés que nous venons d'énumérer, forme un type particulier que caractérisent nettement son ambitus arrondi en avant et en arrière, son sommet presque central, ses, aires ambulacraires sub-flexueuses et recourbées à leur partie supérieure, ses aires ambula­craires postérieures convergeant à une certaine distance du périprocte, son anus s'ouvrant très-bas et entièrement dépourvu de sillon anal. Certains exemplaires légèrement acuminés en arrière rappellent le C. analis, mais ils s'en distinguent d'une manière tranchée par la position de leurs aires ambulacraires postérieures,

histoire. — Mentionnée pour, la première fois par Lamarck, en 1866, sous le nom Ananchytes elliptica cette espèce a été considérée par Des Moulins, en 1833, comme un des types de son genre Collyrites. L'année sui­vante, Agassiz la plaçait dans le genre Dysaster où elle est restée jusqu'en 1853, époque à laquelle d'Orbigny lui a rendu le nom de C. elliptica qu'elle a conservé depuis. Dès 1847, dans le Catal. raisonné des Échinides^ MM. Agassiz et Desor avaient réuni à l'espèce qui nous occupe le Dysaster malum qui n'en est qu'une variété plus grande et plus renflée. Dans le Synopsis des Échinides, M. Desor rapporte au C. elliptica le C. dorsalis {Dys. dor­salis, Ag.). Dans nos Echinides de la Sarthe, nous n'avons pas admis ce rapprochement ; en décrivant plus loin le C. dorsalis nous indiquerons les motifs qui nous engagent à séparer les deux espèces. Suivant M. Desor, les Dysaster Bruckneri, Merian (Bruckner, pl. XIII, fig. 1), et Ananchytes Monardii Def. (manusc.), ne sont que des variétés du C. elliptica.

localités. —Beaumont (carrière du chemin de fer), La Vanette, entre le Mans et Domfront, Pecheseul (zone sup.) (Sarthe); étang de la Moëche près Belfort (Haut-Rhin). Abondant. Etage bathonien. — Bellême, Hauterive, près Alençon, Sainte-Scolasse, Origny-le-Roux, Chemillé, Pérou (Orne) ; Chauffour, Pizieux, Téloché, Montbizet, Marolles (carrières de l'Épine), Le Chevain, René, Courgains, Toigné, Commerveil,  Saint-Remy des Monts (Sarthe) ; environs de Poitiers (Vienne) ; Ancy-le-Franc (Yonne); Montgoublin, Pougues, Limon, Guerigny, Gar-chizy, environs dé Nevers (Nièvre) ; Etrochey, Darois, Hauteville (Côte-d'Or); Marault, Latrecey, Vesaignes (Haute-Marne) ; Gy (Haute-Saône) ; Lévigny (Saône-et-Loire) ; La Voult (Ardèche) ; Nantua (Ain) ; Viel-Saint-Remy (Ardenncs) ; Liffol-le-Grand (Vosges). Abondant. Étage callovien.

Toutes les collections.

localités autres que la france. — Le C. elliptica, si commun en France, est fort rare au dehors de notre pays. ' II n'a pas encore été signalé en Angleterre. Les échan­tillons de Suisse provenant de Wallemburg (canton de Baie) et de Kreisacher (canton d'Argovie), qu'on voudrait y réunir, nous paraissent douteux ; il en est de môme de celui que Quenstedt a figuré sous le nom de Dysaster ellipticus et qu'il indique comme ayant été recueilli à Guttmadingen (grand-duché de Bade) ; il diffère des exem­plaires de France non-seulement par sa taille constamment plus petite, mais par sa forme moins ovale et sub-tronquée en arrière.

explication des figures. — Pl. 10, fig. 4, C. elliptica de l'étage bathonien de Beaumont, de ma collection, vu sur là face sup. ; fig. 2, autre individu de l'étage callovien, de ma coll., vu de côté ; fig. 3, face sup. ; fig. 4, face inf. ;

fig. 5, face postérieure; fig. 6, appareil apical et aires ambulacraires grossis ; fig. 7, péristome grossi. — Pl. '11, fig. 1, variété ovale à aires ambulacraires très-rapprochées, de l'étage callovien de la Sarthe, de ma collection, vue de côté ; fig. 2, face sup. ; fig. 3, face postérieure ;

fig. 4-, variété sub-circulaire, de ma collection, vue de côté ;

Sg. 5, face sup. ; fig. 6, face postérieure ; fig. 7, var. sub-pentagonale, de la coll. de l'École des mines, vue de côté ; fig. 8, face sup. ; fig. 9, appareil apical et plaques acces­soires grossis (figure copiée dans le Synopsis de M. Desor). — Pl. 12, fig. 1, autre variété de ma collection, vue de côté ; fig. 2, face sup. ; fig. 3, var. de grande taille (Coll. malum), d'après un moule en plâtre de la coll. de l'École des mines, vue de côté ; fig. 4, face supérieure.