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Cotteau & Triger |
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in COTTEAU & TRIGER (1855-1869) Echinides du département de la Sarthe considérés au point de vue zoologique et stratigraphique. Coral Rag, pages 96-99.
N° 1. CIDARIS FLORIGEMMA, Phillips, 1829.
Pl. XXI, fig. 5.
S. 25., S. 34., S. 32., S. 39 (test et radioles). Radioles de grande taille, allongés, cylindriques, ordinairement renflés vers la base, garnis de granules uniformément espacés, reliés entre eux par un petit filet apparent et formant des séries longitudinales et régulières; au sommet du radiole, ces granules s'allongent et rayonnent eu forme d'étoile. Collerette courte, étranglée, distincte, marquée au-dessus du bouton d'un petit anneau très délicat. Bouton relativement peu développé; facette articulaire étroite, crénelée. Le test auquel ces radioles appartiennent n'a pas encore été rencontré dans la Sarthe. C'est un Cidaris de grande taille, fortement déprimé sur ses deux faces et pourvu de gros tubercules saillants au nombre de cinq ou six par séries. Les scrobicules qui les entourent sont subcirculaires et bordés d'un cercle très-apparent de granules espacés et mamelonnés. Les ambulacres étroits et onduleux présentent seulement deux rangées de granules au milieu desquels de petites verrues sont disséminées sans ordre. rapports et différences.—Le Cidaris florigemma se rapproche des Cidaris Blumenbachii Munster, et coronata Goldfuss, propres également à l'étage corallien. 11 se distingue du premier par sa forme moins élevée, ses tubercules moins abondants, entourés d'un cercle plus apparent de granules et sépares au milieu par une zone miliaire moins large, par ses ambulacres plus serrés, plus étroits et garnis seulement de deux rangées de granules. Quant au Cidaris coronata, il pourra toujours se distinguer facilement de l'espèce qui nous occupe à sa (aille moins forte, à sa forme plus déprimée, à ses tubercules relativement plus gros et plus espacés, à ses ambulacres garnis de quatre rangées de granules. Les radioles du Cidaris florigemma, parfaitement caractérises par leur forme et leur taille, ne sauraient être confondus avec les radioles d'aucune autre espèce ; ils sont répandus avec abondance sur plusieurs points de l'étage corallien de France, d'Allemagne et d'Angleterre. Dans la Sarthe cependant on ne les rencontre que fort rarement, et l'exemplaire que nous avons fait figurer est le seul que nous connaissions. Il a existé longtemps relativement à la synonymie du Cidaris florigemma une très-grande confusion provenant de ce que Goldfuss, lorsqu'il a décrit et figuré le Cidaris Blumenbachii, lui a réuni des radioles qui ne lui appartenaient pas; depuis, presque tous les auteurs ont partagé et reproduit l'erreur de Goldfuss. M. Desor, dont les savantes recherches ont apporté tant de lumière dans l'élude des Échinides, a signalé le premier cette confusion du naturaliste allemand et démontré que le Cidaris Blumenbachii et les radioles que lui attribue Goldfuss n'appartiennent pas à la mêm espèce (1): il conserve le nom de Blumenbachi aux radioles qui sont, dit-il, beaucoup plus abondants que le test et connus de tous les paléontologistes sous cette dénomination, et leur donne comme synonyme le Cidaris florigemma de Phillips. Plusieurs exemplaires recueillis en France et en Angleterre montrent les radioles adhérents encore aux tubercules et ne laissent aucun doute sur ce dernier rapprochement. Quant au test figuré par Goldfuss, M. Desor le rapporte au Cidaris Parandieri Agassiz. En Angleterre, M. Woodward (2) et tout récemment M. Wright (3) se sont occupés également de la synonymie du Cidaris florigemma; ils reconnaissent avec M. Desor que le test figuré par Goldfuss n'a rien de commun avec les radioles qui lui sont attribués, mais ils arrivent ensuite à un résultat bien différent : suivant eux, le nom de Blumenbachii ne peut s'appliquer qu'au test nommé par Munster et figure par Goldfuss; les radioles n'en sont que l'accessoire, ils n'ont été rapprochés par Goldfuss du Cidaris Blumenbachii que par suite d'une erreur, et la confusion ne cessera qu'en les réunissant à l'espèce à laquelle ils appartiennent, c'est-à-dire au Cidaris florigemma de Phillips. Bien que les radioles d'un Cidaris ne soient pas de simples accessoires, mais qu'ils fassent eux-mêmes partie du test, nous reconnaissons cependant qu'ils n'en forment pas la partie la plus importante, et lorsqu'un auteur, à la même date, aura décrit sous un même nom, en les croyant identiques, deux espèces différentes représentées l'une par un test et l'autre par un radiole, c'est au lest que le nom spécifique devra s'appliquer. Ce principe est incontestable et ne doit céder devant aucune considération. Nous adoptons donc l'avis de M. Wright, tout en regrettant de donner le nom de florigemma à des radioles désignés depuis si longtemps et dans toutes les collections sous le nom de Blumenbachii Loc. — Écommoy. Très-rare. Ce n'est pas sans hésitation que nous plaçons le Cidaris florigemma au nombre des Échinides coralliens de la Sarthe. Le seul radiole que nous connaissons provient de la collection de M. Dcsportes; il portait, il est vrai, l'indication d'Écommoy, mais peut-être y a-t-il eu confusion d'étiquettes; ce qui nous le ferait supposer, c'est qu'aucun autre exemplaire n'a été rencontré à Écommoy, maigre les recherches multipliées de MM. Guéranger, Davoust et Triger. Tabl. de M. Triger, Coral rag inf., ass. N° 4. Coll. Triger.
Loc. autres que la sarthe. — Gigny, Sennevoy (Yonne). Oxford Clay.—Châtel-Censoir, Coulanges-sur-Yonne, Druyes, Tonnerre (Yonne); Champlitte (Haute-Saône); Saint-Mihiel, Verdun, Creué (Meuse); Saint-Maixent (Dcux-Sevres) ; Besançon (Doubs); Trouville (Calvados); Vaulgrenans, la Grange-de-Vaivre près de Salins (Jura); Frangeli, Wahlen, Hoggerwald (Suisse); Muggendorf (Bavière); Calne, Hildenty près Malton (Angleterre). Coral rag. expl. des fig.—PL. XXI, fig. 5, radiole du Cidaris florigemma, de la coll. de M. Triger.
NDLR : original footnotes : (1) Synopsis des Echinides fossiles, p. 5; (2) Memoirs of the geological Survey, decade V, expl. de la pl. V, p; 3. (3) Monograph of Britisli, fossil Echinodermata, p. 16
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