Gustave Cotteau



 in G. COTTEAU  (1876) Paléontologie Française, description des animaux invertébrés, Terrains Jurassiques

tome Xème, 1ère partie, Echinides réguliers, Familles des Cidaridées et des Salénidées  pages 191-198.

 

— N° 188. — Cidaris glandifera.

Goldfuss, 1826. Pl. -195, fig. 7-13, et pl. 196, fig. 1-9.

 

 

 

Radiolus glandarius, Luidius, lithophilacii Britannici Iconographia, p. 49, nos, 998, 1001, 1698.
     —           — Lang, Historia Lapidum figuratorum Helvetiae, p. 127, pl. XXXVI, fig. 1 et 2, 1708.
     —           — Scheuchzer, Museum diluvianum, n° 873, 1717.
Lapis judaicus (pars), Mercati, Metallotheca vaticana, p. 227 (avec fig. dans le texte), 1717.
—     —  Scheuchzer, Oryctographia Helvetiae, p.320, fig. 140, 1718.

Clavicula glandaria

Klein, Nat. dispos. Echinodermatum, et de Aculeis, p. 51, pl. XXXII, fig. A-, 1734.
—     —  Bourguet, Traité des pétrifications, pl. liv, fig. 362-364, 1742.
     —           — Klein, Ordre naturel des Oursins de mer et fossiles, p. 147, pl. XIX, fig. A-I, 1754.
     —           — Brückner, Landschaft Basel, p. 2601, pl. XXII, fig. N, 1762.

Clavicula glandaria,

Leske, Addit. ad Kleinii, Disp. nat. Echinodermatum, p. 42 et 269, pl. XXXII, fig. A-I, 1778.
Clavicula glandaria,  

Parkinson, Organic remains, t. III, pl. IV, fig. 9-11, 1811.

Cidaris glandifera,

Munster in Goldfuss, Petref. Univers. regiae Borrussicae Rhen. Bonnensis, t. I, p. 150, pl. xl, fig. 3 a-d, 1826.

     —           — Agassiz, Prodr. d'une Monogr. des Radiaires, Mém. Soc. des sc. nat. de Neuchâtel, t.1, p. 188, 1836.
     —           — Agassiz, Prodr. d'une Monogr. des Radiaires, Ann. des sc. nat., Zoologie, t. VII, p. 282, 1837.
     —           — Des Moulins, Études sur les Échinides, p. 334, n° 24, 1837.
     —           — Agassiz, Échinod. foss. de la Suisse, t. Il, p. 76, pl. XXI a fig. 9, 1840.
     —           — Dujardin in Lamarck, Animaux sans vertèbres, 2° éd., t. III, p. 389, n° 11, 1840.
     —           — Sismonda, Echinidi foss. del contado di Nizza,p. 60, 1843.
     —           — Marcou, Recherches géol. sur le Jura salinois, Mém. Soc. géol. de France, 2e sér.,. t. III, p. 108, 1847.
     —           — Agassiz et Desor, Catal. rais. des Échinides, p. 30, 1847.
     —           — Bronn, Index paleont., t. I, p. 299, 1848.
     —           — Bronn, Lethea geognostica, t. II, p. 14l, pl. XII, fig. 2, 1851.
     —           — Quenstedt, Handbuch der Petrefactenkunde, 1re éd., p. 577,pl.XLIX, fig. 19,1852.
     —           — Giebel, Deutschiands Petrefaofen, p. 319, 1852.
     —           — Desor, Synopsis des Échin. Foss. p. 28, pl. IV, fig. 10, 1856.
Cidaris authentica, Desor, id., fig. 9, 1856.
Cidaris glandifera, Pictet, Traité de Paléont., 2° éd., t. IV, p. 253, pl. XCVII, fig. 11, 1857
     —           — Lory, Descript. géol. du Dauphiné, p. 273, 1860.
     —           — Dujardin et Hupé, Hist. nat. des Zooph, Échinodermes, p. 477, 1862.
Cidaris glandifera, Winkler, Musée Teyler, p. 194, 1864.
     —           — Schauroth, Verzeichnfss der Petref. der Cuburger Sammlung, p.141, 1865.
     —           — Pillet, Descript. géol. des environs de Chambéry, p. 34, 1865.
     —           — Quenstedt, Handbuch der Pefrefact., 2e éd., p. 685, pl. LXXII, fig. 19, 1866.
     —           — De Loriol in Pictet, Étude des fossiles de la Porte de France, d'Aisy, etc., Mélanges paléont., t.1, p. 280, pl. xlii, fig. 5, 1868.
     —           — Coquand, Note sur le gisement du Cidaris glandifera, Bull. Soc. géol. de France, 2e série, t. xxv, p. 600, 1868.
     —           — Desor et do Loriol, Échinologie helvétique, echin. jurassique, p. 54, pl. VIII, fig. 7-9, 1868.
     —           — Cotteau, Sur les Échinides du terrain ju­rassique sup. en Algérie, Bull. Soc. géol. de France, 2e série,t.XXVI,p. 530,1869.
     —           — Peron, Sur les terrains jurassiques sup. en Algérie, id., p. 517, 1869.
     —           — Pillet, L'Étage tithonique à Lemenc, p. 6, Arch. des sc. de la Bibliothèque uni­vers., 1871.
     —           — Peron, Sur l'étage tithonique en Algérie, Bull. Soc. geol., 2e ser., t. XXIX, p. 196, 1872.
Radiolus glandarius, Quenstedt, Petrefactenkunde Deutschlands, Echinodermen, p. 190, pl.LXVIII, fig. 52-56, 1873.
Cidaris glandifera, Cotteau, Peron et Gauthier, Échinides foss. de l'Algérie, 1er fascicule, p. 18, 1873.
     —           — Pillet, Description géol. et paléont. de la colline de Lemenc, p. 94, pl. x, fig. 7, 1875.
     —           — Cotteau, La Société géol. de France à Chambéry, à Genève et à Chamonix, p. 7, 1875 (Bull. Soc. des sciences hist. et nat. de l'Yonne).

  

Modèle en plâtre, V. 25 (radiole).

Espèce de grande taille, haute, renflée, circulaire, pa­raissant à peu près également déprimée en dessus et en dessous. Zones porifères étroites, à peine onduleuses, for­mées de pores arrondis, très-rapprochés les uns des autres.

Aires ambulacraîres relativement assez larges, planes, presque droites à la face inférieure, garnies de deux rangées très-régulières de petits granules serrés et placés très-près des zones porifères. Au milieu, dans la zone intermédiaire, se montrent deux autres rangées de granules à peu près de même grosseur, mais beaucoup plus irrégulièrement disposés, plus espacés et accompagnés ça et là de petites verrues. A la face supérieure, les aires ambulacraires se rétrécissent, deviennent bien plus onduleuses et ne présentent plus, aux approches du sommet, que deux rangées de granules. Tubercules interambulacraires médiocre­ment développés, saillants, fortement crénelés et perforés, très-espacés à la face supérieure, un peu plus serrés dans la région infra-marginale et près du péristome. Scrobicules étroits, circulaires, à peine déprimés, entourés d'un cercle de granules distincts, mais cependant peu saillants. Les cercles scrobiculaires partout complets sont ce­pendant assez rapprochés des zones porifères. Zone miliaire très-large, garnie de granules abondants, serrés, homogè­nes, d'autant plus fins qu'ils se rapprochent de la suture des plaques. Péristome étroit, subpentagonal, un peu moins étendu que l'appareil apical.

Radioles glandiformes, épais, plus ou moins allongés, tantôt arrondis au sommet, tantôt légèrement acuminés, garnis, sur toute la tige, de côtes longitudinales granuleuses, assez régulières, qui se réunissent au sommet. L'intervalle séparant les côtes est parfois finement granuleux, et le plus souvent garni de petites cloisons inégales, subtransversales, irrégulières, qui lui donnent un aspect ponctué. La base de la tige est brusquement tronquée; la collerette est nulle et les côtes granuleuses descendent en s'atténuant jusqu'au boulon, qui est très-court. Anneau saillant, aminci, finement strié; facette articulaire presque lisse.

Le test des exemplaires de grande taille est trop incomplet pour qu'il soit possible d'en donner les dimensions.

Individu jeune: hauteur, 16 millimètres ; diamètre, 30 millimètres.

Longueur du radiole, 40 millimètres; épaisseur, 17 millimètres.

Le test de cette espèce est très-rare ; nous en connaissons cependant de différents âges : chez les jeunes, la zone miliaire, tout en étant très-large, paraît couverte de granules plus espacés. Les radioles sont au contraire très-abondants et varient beaucoup dans leur forme. Les nombreux exemplaires que M. Peron a recueillis en Algérie sont en général moins acuminés au sommet, plus allongés et plus cylindriques; cependant ils nous paraissent se relier aux échantillons de France par des passages insensibles. Ces radioles varient également dans la disposition des côtes granuleuses qui recouvrent la tige et qui sont plus ou moins fines, plus ou moins serrées, le plus souvent longitudinales et régulières, quelquefois cependant subonduleuses et un peu confuses, surtout aux approches du sommet. C'est la première fois que le test du C. glandifera a été figuré ; nous ne l'avons pas rencontré, il est vrai, avec des radioles adhérents, mais sa présence, à Lemenc et À l'Échaillon, dans les mêmes couches que les radioles que nous lui attribuons, ainsi que la disposition de ses tubercules très-espaces, séparés par une zone miliaire très-large, et destinés par cela même à supporter des radioles épais et glandiformes, nous laissent bien peu de doute sur ce rapprochement.

rapports et différences. — Le test du C. glandifera se distingue très-nettement de tous ses congénères jurassiques par ses aires ambulacraires presque droites à la face in­férieure, étroites et très-onduleuses aux approches du som­met, par ses tubercules largement espacés, entourés d’un scrobicule très-étroit et séparés par une zone mîliaire fort . large. Quelques-uns de ces caractères se retrouvent dans certaines espèces crétacées, Cidaris gibberula, Agassiz, clavigera, Kœnig, Ramondi Leymerie, etc., à radioles épais et glandiformes; mais aucune confusion n'est possible, et l'espèce qui nous occupe se distinguera toujours de celles que nous venons d'indiquer, outre plusieurs caractères sur lesquels il est inutile d'insister, par ses tubercules fortement crénelés et perforés. Les radioles du C. glandi­fera, malgré leur forme très-variable, seront toujours facile­ment reconnaissables aux côtes granuleuses longitudinales presque toujours régulières, qui garnissent la tige, à leur collerette nulle, à leur bouton épais et très-court. Les ra­dioles du C. glandifera se rapprochent de ceux attribués au C. cucumifera; mais, chez ces derniers, les granules sont plus saillants, plus détachés, les côtes sont ordinaire­ment plus espacées, et le sommet de la lige toujours plus acuminé. Nos radioles du C. episcopalis, de l'étage bathonien de Pont-l’Évêque, ont plus de ressemblance encore avec certaines variétés du C. glandifera; ils en diffèrent par leur forme plus arrondie au sommet, leurs côtes plus épaisses et plus granuleuses.

histoire. —Les radioles du C. glandifera sont connus depuis longtemps, et les anciens auteurs, Lang, Mercati, Scheuchzer, Klein, etc., les ont figurés d'une manière très-reconnaissable. Les premiers exemplaires de cette espèce ont été rapportés de Syrie et de Palestine, et il est probable que le type de l'espèce (V. 25) et l'exemplaire figuré par 'Goldfuss ont cette origine. M. Desor, dans le Synopsis, n'est pas éloigné de croire que les radioles du C. glandifera si répandus dans les collections, proviennent tous de Judée,.d'où ils étaient rapportés par les pèlerins (1). Depuis, le, C. glandifera a été recueilli dans plusieurs localités en France, en Suisse, en Allemagne et en Algérie, et son gi­sement a pu être déterminé d'une manière positive. Nous lui réunissons, comme l'a fait M. de Loriol, le C. authentica, très-commun à l'Échaillon, et qui ne nous paraît qu'une variété à côtes plus grossièrement granuleuses et à aspect plus régulièrement glandiforme.