E. Desor

& Perceval de Loriol



 in E. DESOR et P. de LORIOL  (1868-1872) Echinologie Helvétique

Description des oursins fossiles de la Suisse, Echinides de la période Jurassique, p.315-318.

   

ECHINOBRISSUS SCUTATUS (Lamarck), d'Orbigny.

PI. XLIX, fig. 8—10.

synonymie. 

? Spatangites depressus Leske 1778. Additamenta ad Kleinii disp. Ech. p. 238, pl. 51, fig. 1—2.
Nucleolites scutatus Lamarck 1816. Animaux sans vertèbres. 1  éd. T. III. p. 36.
Echinites depressus Schlotheim 1820. Petrefactenkunde. I. p. 313.
Nucleolites scutatus Deslongchamps 1824. Encyclop. méth. Zoophytes. T. II. p. 570.
Id.  Id.  Defrance 1825. Dict. des Se. nat. T. XXXV. p. 213.
Id. Id.  Goldfuss 1826. Potrefacfc. AU. p. 140, pi. 43, fig. 6.
Nucleolites depressa   Blainville 1834. Manuel d'Actinologie, p. 206. Atlas pi. 16, fig. 1.
Nucleolites scutata Agassiz 1835. Prodrome. Mém. Soc. des Se. Xat. de Neuchatel. T. L p. 186.
Id. Id. Desmoulins 1837. Mém. sur les Echinides. Tableau p. 356.
Nucleolites Goldfussi Desmoulins 1837.          Id.          Id.          Id.        p. 362.
Nucleolites scutatus   Agassiz 1839. Echinodermes suisses, I. p. 45, pi. 7, fig. 19-21.
Id. Id. Agassiz 1840. Catal. Ectyp. Mus. Néoc. p. 4.
Nucleolites Goîdfussii   Agassiz 1840.      Id.      Id.      p. 4.
Nucleolites scutatus Dujardin in Lamarck 1840. Animaux sans vert. 2e éd. p. 343.
Nucleolites Goldfussii   Dujardin in Lamarck 1840.    Id.    Id.    2e éd. p. 346.
Nucleolites scutatus   Morris 1843. Catal. of brit. foss. p. 55.
Id.  Id. Agassix et Dcsor 1847. Catalogue raisonné des Echin. p. 95.
Id.   Id.  Bronn 1848. Index paleontol. p. 819.
Nucleolites Goldfussii Bronn 1848.      Id.      p. 818.
Nucleolites clunicularis (var. a) Forbes 1849. Mém. geol. Survey. Décade I. expl. p. 1.
Nucleolites scutatus d Orbigny 1850. Prodrome, T. I. p. 379.
Id-  Id. (pars.) Bronn 1851. Lethea Geogn. 3e éd. T. XXL p. 1511, pi. 17, fig. 13.
Nucleolites cîunicuîaris (pars.) Wright 1851. On the Cassidulidae of ool. Ann. and Magaz. nat. hist. 2e serie, vol. 9, p. 217.
Nucleolites scutatus   Wright 1854. Xe  spec. from Lias and. Ool. Ann. and Mag. nat. hist. 2e ser. T. XIII. p. 324.
Id. Id. Morris 1854. Catal. of brit. foss. 2e éd. p. 84.
Echinobrissus scutatus   d'Orbigny 1854. Note rectifie. Revue et Mag. de Zoologie. 2e série. T. VI. p. 24.
Id. Id. Oppel 1855. Die Jura formation, p. 615.
Id. Id. Desor 1857. Synopsis, p. 266.
Id. Id. d Orbigny 1857. Paléont. française Terr. crét. T. VI. p. 392.
Echinobrissus eliator d Orbigny 1857.      Id.      Id.      Id.      p. 392.
?? Nucleolites scutatus   Quenstedt 1858. Jura, p. 455, pi. 62, fig. 18.
Echinobrissus scutatus   Cotteau 1859. Echinides foss. de la Sarthe. p. 128, pi. 23, fig. 3—5.
Echinobrissus scutatus Wriglit 1859. Monogr. of brit. foss. Echinod, Oolit. p. 346.
Echinobrissus Goldfussi Etallon 1862. Thurmann et Etallon. Lethea Bruntrutana, p. 300, pi. 44, fig. 4.
Echinobrissus scutatus H. Credner 1863. Gliederung der oberen Jurafbrm. in îT.-W.-DeutschIand, p. 6, 12/33.
Id.   Id.  (pars.) Seebach 1864. Der Hannover'sche Jura. Tableau îî'o. 29, p. 86.
? Echinobrissus Godfussii Etallon 1864. Pal. du Jura Graylois, in Mém. Soc. Em. du Doubs. 3e sér., vol. 8, p. 331.
Id.   Id. Greppin 1867. Etude géologique sur le Jura Suisse, p. 71.
Echinobrissus scutatus Greppin 1870. Descr. géol. du Jura bernois p. 83 (Matériaux pour la Carte géologique de la Suisse, 8e Livr.).

dimensions,

Longueur ................... de 20 à 30 mm.

Largeur par rapport à la longueur   ......... de 0,93 à 1,00.

 

Hauteur       Id.        Id.        ......... 0,55.

 

          Forme subquadrangulaire, ordinairement aussi large que longue, parfois un peu plus étroite, arrondie et légèrement rétrécie en avant, peu dilatée, mais largement tronquée et un peu échancrée en arrière. Face supérieure assez régulièrement convexe, quelquefois un peu déclive en arrière; face inférieure pulvinée, accidentée par les renflements des aires interambulacraires, concave autour du péristome. Pourtour très renflé.

          Ambulacres subpétaloides, très .ouverts à l'extrémité, inégaux; les postérieurs sont un peu plus longs et presque droits ; tous conservent distinctement leur forme jusqu'au pourtour. Zones porifères relativement étroites. Pores conjugués à la face supérieure ; au pourtour et à la face inférieure ils deviennent très petits et s'écartent beaucoup.

          Sommet ambulacraire un peu excentrique en avant.

          Appareil apical très granuleux; plaques génitales largement perforées; le corps madréporiforme est renflé et il occupe tout le centre de l'appareil. Les plaques ocellaires sont très petites

          Péristome subdécagonal, très enfoncé, plus excentrique en avant que l'appareil apical.

          Périprocte ovale, situé à la naissance d'un sillon large, profond, peu évasé auprès du bord postérieur qu'il échancre plus ou moins profondément. Le périprocte s'ouvre seulement à quel­que distance de l'appareil apical, avec lequel il n'est pas uni par une dépression sensible; il s'en trouve cependant bien plus rapproché que le point médian de la distance qui sépare le . sommet du bord postérieur.

        Tubercules assez gros, écartés, épars, plus rapprochés à la face inférieure. Granules très petits et très nombreux.

Variétés. Presque tous les individus que nous avons sous les yeux sont très typiques et exactement semblables aux exemplaires de Trouville, que nous avons pu comparer. Quelques uns paraissent un peu moins carrés ; d'autres, au lieu d'avoir la face supérieure régulièrement con­vexe, sont un peu déclives en arrière, mais ces légères modifications ne peuvent pas même mériter le nom de variétés. Nous avons déjà vu, lorsque nous nous sommes occupés de l’Echin. clunicularis, que la forme de la face supérieure peut varier sensiblement dans une même espèce d'Echinobrissus.

          Rapports et différences. L'Echinobrissus scutatus se reconnaît facilement à sa forme carrée, relativement déprimée, à son pourtour très renflé, à son sillon anal commençant à quelque dis­tance du sommet, très large et très profond dès sa naissance et atteignant presque sans s'évaser le bord postérieur qu'il échancre sensiblement. En 1837 M. Desmoulins croyant que la figure de. cette espèce, donnée par Goldfuss, ne représentait pas le véritable Nucl. scutatus, Lamarck, donna le nom de Nucl. Golâfussii à l'espèce dont le type aurait été représenté par  Goldfuss sous une fausse détermination. M. Agassiz adopta cette manière de voir (Echinodermes Suisses, I. p. 46) en observant que l'oursin figuré par Goldfuss a la partie postérieure déclive, ce qui n'aurait pas lieu dans le vrai Nucl. scutatus. Tous les auteurs, depuis M. Agassiz ont suivi son exemple, mais on a souvent interprété le  Nucl. Goldfussii d'une manière erronée en le confondant avec le Nucl. micraulus. En 1859 M. Wright, qui avait eu l'occasion d'examiner une grande série d'individus types de l'Echin. scutatus, provenant de Trouville, en rencontra parmi eux un certain nombre qui avaient le côté postérieur un peu déclive, comme l'individu figuré par Goldfuss, lequel ressemble d'ailleurs exactement aux individus les plus ty­piques de l'Echin. scutatus. Avec beaucoup de raison M. Wright se déclara convaincu que l'exemplaire figuré par Goldfuss ne représente qu'une légère variété de l'Echin. scutatus. Nous sommes arrivés au môme résultat par la comparaison attentive de nombreux exemplaires avec les diverses figures et descriptions qui ont été données de l'Echin. scutatus. Nous en concluons que l'oursin provenant "des couches calcaires de la Suisse", figuré par Goldfuss sous le nom de Nucl. scutatus, représente bien un individu de cette espèce, et que le nom   Echinobrissus Goldfussii doit être entièrement abandonné comme faisant double emploi avec celui à Echin. scutatus qui a la priorité. Nous avons déjà dit en décrivant l'Echin. micraulus, Agassiz, que cette espèce est parfaitement distincte et que c'est à tort que M. Agassiz lui même (Cat. raisonné) et plusieurs auteurs après lui l'ont envisagée comme étant synonyme de l'Echin. Goldfussii. Nous distinguons L'Echin. dimidiatus de l'Echin. scutatus, suivant en cela M. Wright, qui, après un nouvel examen, fait d'après de nombreux exemplaires avec le soin qui caractérise cet auteur, reconnaît qu'il a eu tort de réunir ces deux espèces et qu'elles sont en réalité distinctes ; les figures de son ouvrage (loc. cit.) justifient sa nouvelle manière de voir. L'Echin. dimidiatus se distinguerait de l'Echin. scutatus par sa forme plus allongée, encore plus renflée en dessous et au pourtour, son appareil apical plus excentrique et moins développé, son sillon anal plus étroit et plus superficiel, ne remontant pas aussi haut, ses zones porifères plus larges et légèrement déprimées, sa face inférieure plus concave.

          Localités. Develier dessus (Jura bernois). — Abondant. Il est extrêmement probable que l'exemplaire figuré par Goldfuss provient de cette même localité.

          Terrain à chailles. Couches à Hernie, crenularis

          Collections. Greppin, Mathey, P. de Loriol. Musée de Zurich.